Danser pour sa nuit de noces.
Le spectacle est le fruit d’une collaboration entre trois réfugiées soudanaises qui résident en Egypte. A savoir la chorégraphe Hadeel Al-Hadi Abdullah, la musicienne-compositrice Lama Kamal Fadlallah et la metteuse en scène Lina Kamal Fadlallah. Ensemble, elles présentent Dawat Al-Sahla (la voix d’Al-Sahlaa), joué par le groupe soudanais Dawaya. « Le spectacle soulève plusieurs questions sur la liberté des femmes au Soudan, à travers la danse qu’elles interprètent à l’occasion de la nuit de noces. Cette danse est pratiquée loin des restrictions familiales et est héritée du patrimoine des tribus arabes et africaines », dévoile la chorégraphe Hadeel Al-Hadi. La danseuse de Sout Al-Sahlaa est vêtue d’une petite robe rouge, comme dans la tradition, entourée d’une assemblée exclusivement féminine, regroupant les proches et les amies.
Une mariée en jean
Durant la soirée, la mariée change de tenue plusieurs fois et chante éventuellement, pour taquiner les autres filles célibataires, ainsi que son futur mari. Par ailleurs, elle porte un pantalon jean, adoptant un look plus moderne. « C’est pour dire que cette danse traditionnelle peut être interprétée sous différentes variantes de nos jours. Pourquoi faut-il toujours avoir des tenues excessives, des couleurs criardes ? Pourquoi se soumettre aveuglément à la tradition ? Ne pas lui laisser la liberté de choix au plus beau jour de sa vie ? Jusqu’au début du vingtième siècle, la mariée se ceignait les reins d’un simple rahab (ceinture d’où pendent des lanières de cuir) afin de montrer son corps et sa fertilité potentielle. Des vigiles-femmes étaient présentes pour empêcher la prise de photos. A l’âge de l’Internet, c’est devenu plus compliqué, les familles soudanaises ont imposé plus de restrictions et ce, pour empêcher à tout prix que des photos soient mises en ligne », souligne Hadeel Al-Hadi, qui cherche à donner une voix à ses compatriotes par le biais de son spectacle.
Le 27 septembre, au théâtre Al-Falaki.
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