Le nouveau premier ministre de la Jordanie, Jaafar Hassan. Photo : AFP
Le roi Abdallah II de Jordanie a chargé dimanche 15 septembre, son directeur de cabinet de former un nouveau gouvernement peu après la démission du Premier ministre sortant, à la suite des élections législatives du 10 septembre, a annoncé le Palais.
En vertu de la Constitution, le gouvernement présente sa démission après les législatives, mais c'est le roi qui nomme le Premier ministre et non le Parlement qui jouit de pouvoirs limités.
"Le roi Abdallah a chargé dimanche Jaafar Hassan de former un nouveau gouvernement", a indiqué le Palais dans un communiqué.
M. Hassan, 56 ans, remplace Bicher Khasawneh qui a dirigé le gouvernement depuis octobre 2020 et qui a remis plus tôt sa démission au roi, selon la télévision d'Etat.
Directeur du cabinet du roi Abdallah II, le nouveau chef du gouvernement a occupé notamment le poste de ministre de la Planification.
Lors des législatives tenues mardi, le Front d'action islamique (FAI), bras politique des Frères musulmans et principal parti d'opposition en Jordanie, est arrivé en tête des formations politiques à l'issue d'un scrutin marqué par une faible participation, sur fond d'économie morose et de guerre dans la bande de Gaza.
Sur un total de 138 sièges, les islamistes en ont remporté 31, dont 17 (sur 41) réservés aux partis politiques et le reste attribué aux régions.
Le Parlement jordanien est bicaméral. Outre les 138 députés élus, il compte 69 sénateurs désignés par le monarque. L'assemblée peut retirer sa confiance au gouvernement, approuver et promulguer des lois.
La guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement palestinien Hamas a influencé selon des analystes le résultat des législatives dans le royaume lié à Israël par un traité de paix depuis 1994, où près de la moitié de la population jordanienne est d'origine palestinienne.
Des manifestations réclament régulièrement l'annulation de ce traité.
La guerre à Gaza a aussi porté un coup dur à l'économie jordanienne, voisine d'Israël et de la Cisjordanie occupée, en particulier au secteur du tourisme (14% du PIB).
Le royaume dépend fortement des aides étrangères, notamment des Etats-Unis et du Fonds monétaire international, et le chômage atteignait 21% au premier trimestre 2024.
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