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Cancer: des vaccins thérapeutiques, entre espoir et défi

AFP , Dimanche, 15 septembre 2024

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vaccin à ARNm.

Des vaccins pour guérir les personnes atteintes de cancers ? Le défi reste immense en oncologie mais plusieurs essais cliniques, la plupart encore précoces, suscitent un espoir prudent de transformer un jour le traitement des tumeurs.

Des données préliminaires d'une toute première étude sur l'homme d'une immunothérapie expérimentale à base d'ARN messager (mRNA-4359), un des nombreux vaccins contre le cancer en essais cliniques dans le monde, ont été présentées samedi au congrès d'oncologie à Barcelone.

Parrainée par le laboratoire américain Moderna, l'étude a montré que la thérapie qui cible des patients atteints de cancer du poumon, de mélanome et d'autres tumeurs solides, "est bien tolérée, sans effets secondaires graves, et peut stimuler le système immunitaire du corps de manière à traiter le cancer plus efficacement", a indiqué le responsable de l'essai au Royaume-Uni, Dr Debashis Sarker du King's College de Londres.

"Cependant, cette étude n'a impliqué qu'un petit nombre de patients à ce jour, il est encore trop tôt pour dire à quel point ce traitement pourrait être efficace pour les personnes atteintes d'un cancer à un stade avancé", tempère-t-il.

Quelles autres avancées ?

La recherche sur les vaccins thérapeutiques anti-tumoraux a une histoire relativement longue, mais sans succès significatifs à grande échelle pour l'instant.

Des dizaines d'essais cliniques sont en cours mais combien auront des résultats finaux concluants après avoir été testés en randomisation sur un nombre significatif de patients ?

Pour l'heure, le vaccin thérapeutique expérimental au stade le plus avancé, le Tedopi, est développé par la biotech française OSE Immunotherapeutics chez des patients atteints d'un cancer avancé du poumon non à petites cellules.

Tedopi est également étudié à un stade plus précoce (phase 2) dans le cancer du pancréas et le cancer de l'ovaire.

Chez les patients atteints d'un cancer de la tête et du cou, des essais cliniques de phase 2 sont en menés sur un vaccin à ARNm de la biotech allemande BioNtech et sur une thérapie vaccinale individualisée (TG4050), produit phare de la société française Transgene.

Le laboratoire américain Moderna, l'un des rivaux de BioNTech, espère ainsi que son vaccin thérapeutique contre le cancer de la peau, actuellement en cours d'essais, soit approuvé dès 2025.

Comment fonctionnent ces vaccins?

Les vaccins thérapeutiques sont conçus pour traiter un cancer existant plutôt que de prévenir son apparition. Ils sont un des piliers de l'immunothérapie.

"L'objectif d'un vaccin thérapeutique contre le cancer est d'obtenir une réponse immunitaire cellulaire capable de détruire les cellules tumorales tout en préservant les tissus sains", explique Olivier Lantz, responsable du laboratoire d'immunologie clinique à l'Institut Curie.

"On éduque le système immunitaire à reconnaître les cellules tumorales" pour les éliminer, ajoute-t-il.

Ces vaccins ciblent les mutations (néoantigènes) des cellules qui composent les tumeurs.

Mais décoder toutes les mutations possibles est un travail de longue haleine, qui complexifie le développement de vaccins thérapeutiques contre le cancer.

L'ARNm est une des méthodes pour apprendre au système immunitaire à reconnaître ces néoantigènes pour combattre la tumeur mais les chercheurs utilisent aussi des vecteurs viraux ou encore des peptides.

Vaccins génériques et personnalisés

On retrouve deux grandes catégories de vaccins thérapeutiques anti-cancer, les vaccins génériques pour un type tumoral donné et les vaccins personnalisés adaptés à chaque patient.

Les vaccins génériques ciblent des antigènes communs à différents individus qui sont exprimés de la même manière par les cellules tumorales.

Les vaccins personnalisés ciblent les antigènes qui sont propres à chaque tumeur et à chaque patient. Ils sont compliqués et coûteux à fabriquer.

"Pour l'instant, les essais de vaccination sont réservés aux patients, soit qui sont déjà avancés ou métastatiques, soit des gens qui ont eu des tumeurs avec risque de récidive", souligne M. Lantz.

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