Le joueur norvégien de Manchester City no09, Erling Haaland, célèbre son premier but après avoir marqué lors du match de football de la Premier League anglaise entre Manchester City et Brentford au stade Etihad à Manchester, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Photo : AFP
Le grand face-à-face entre la Premier League et Manchester City, géant du football soupçonné de multiples infractions financières, débute lundi devant une commission indépendante sous haute pression, après des mois d'attente et de spéculations.
"Je suis heureux que cela commence lundi", a commenté vendredi Pep Guardiola, l'entraîneur multi-titré du mastodonte anglais. Avant d'ironiser: "je sais qu'il y aura d'autres rumeurs, de nouveaux spécialistes concernant les sanctions".
Le nombre de charges pesant sur le club (115) et le pedrigree de l'accusé, quadruple champion d'Angleterre en titre battant pavillon émirati, offrent un caractère inédit et spectaculaire à ce que les médias ont surnommé "le procès sportif du siècle".
Il n'y a pourtant aucun juge, ni juré, mais plutôt le huis clos d'une commission indépendante censée recueillir la parole des deux camps pendant plusieurs semaines, avant de rendre sa décision début 2025, selon les estimations les plus optimistes.
La Premier League, organisatrice du championnat le plus suivi au monde, estime que Manchester City a sciemment contourné les règles financières imposées entre 2009 et 2018 pour doper ses ambitions sportives.
Durant cet intervalle, les "Citizens" ont remporté trois fois le championnat. Ils ont récolté de multiples titres par la suite, en Angleterre et en Europe, notamment la Ligue des champions en 2023.
- Lourdes sanctions possibles -
Après avoir monté son dossier d'accusation, la Premier League a renvoyé en février 2023 le club du nord de l'Angleterre devant une commission indépendante. Celle-ci a épluché ce millefeuille avant de pouvoir débuter l'audition des deux camps, lundi à huis clos, dans un lieu inconnu.
La bataille d'avocats devrait durer dix semaines et le verdict être rendu en janvier ou février au plus tôt.
Concrètement, Manchester City est accusé d'avoir contourné les règlements financiers de la ligue anglaise dans la foulée de son rachat en 2008 par le consortium Abu Dhabi United Group (ADUG), propriété du Cheick Mansour.
La holding est notamment soupçonnée d'avoir investi massivement, au-delà des limites imposées, en faisant transiter dans le secret son argent via Etihad, la compagnie aérienne émiratie partenaire du club (sponsor maillot et naming du stade).
Elle aurait également versé des compléments de salaires non déclarés à Roberto Mancini, un des anciens entraîneurs, et à certains joueurs.
Manchester City doit par ailleurs répondre des violations présumées du fair-play financier de l'UEFA (période 2013-2018) et de la Premier League (2015-2018).
Au total, le club fait face à 115 actes d'accusation: 80 infractions financières (période 2009-2018) et 35 supplémentaires pour un manque supposé de coopération dans l'enquête.
Les sanctions, s'il y en a, peuvent aller jusqu'à un retrait de points, voire une exclusion du championnat d'Angleterre, dont City a remporté six des sept dernières éditions.
La possibilité d'un appel, de la part du club ou de la Premier League, peut repousser l'épilogue à plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
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