« Les milieux des djihadistes sont rudement secoués. Pour la première fois, ils émettent des fatwas d’apostasie les uns contre les autres, alors qu’ils sont habitués à jeter l’anathème d’apostasie contre leurs sociétés. Cette fois-ci, les fatwas d’apostasie sont la conséquence de luttes autour de la hakimiya (le leadership) », peut-on lire dans un article publié dans le quotidien Al-Haya, paraissant à Londres.
Les chefs djihadistes en Iraq et en Syrie ont, selon l’article, été pris dans les filets du nationalisme, eux qui brandissaient leur objection à toute appartenance territoriale. « Les péripéties de la bataille de Daech (en Syrie) que le conflit dans ses racines est un conflit de nationalités. Al-Joulani, qui n’a pas contesté l’autorité d’Al-Baghdadi en Iraq, attendait que celui-ci ne conteste pas son autorité en Syrie ».
Le journal ajoute qu’« un porte-parole de l’armée syrienne libre a prédit samedi que la confrontation entre le front Al-Nosra et Daech après la fin de l’ultimatum de cinq jours accordé par le chef du front Al-Nosra, Abou-Mohamed Al-Joulani, en Syrie à Daech. Il a déclaré que toutes les possibilités étaient ouvertes quant à l’affrontement entre l’Etat islamique en Iraq ou au Cham (Daech), et le front Al-Nosra. Les deux organisations issues d’Al-Qaëda n’ont affiché aucune position quant à cet affrontement ».
Selon Al-Hayat, le chef djihadiste Abou-Bakr Al-Baghdadi a été l’initiateur de l’organisation L’Etat islamique de l’Iraq et du Cham issue de l’organisation créée en 2006. « L’Etat de l’Iraq islamique », dont il a pris la tête en 2010, a oeuvré pour sortir du giron d’Al-Qaëda en instaurant l’idée que la gouvernance des djihadistes en Iraq doit revenir à un Iraqien. « L’Iraqien Abou-Bakr Al-Baghdadi a renversé les règles du jeu et Daech est le début de la fin de la génération traditionnelle du mouvement Al-Qaëda qui, semble-t-il, est tombé dans le piège iraqien comme cela était le cas pour l’armée américaine … ».
Uniformes verts contre uniformes noirs
Loin de ce bourbier djihadiste, un autre conflit, hautement insolite, s’est déclaré dans le quartier d’Imbaba au Caire, donnant libre cours à une vague de commentaires satiriques.
Ainsi, le site en ligne Al-Wadi a rapporté dimanche: « Le commissariat d’Imbaba a été le théâtre d’une bataille aux bombes lacrymogènes entre les soldats de la police et ceux de l’armée, à cause d’un différend concernant le parking d’une mobylette. L’enquête du général Kamal Al-Dali, chef de la direction de police de Guiza, a révélé que la cause de la bataille est qu’un soldat de l’armée conducteur du tank en charge de la surveillance du commissariat a refusé qu’un policier gare sa mobylette devant l’engin. S’en est suivie une altercation verbale qui s’est transformée en bataille entre les policiers et les militaires qui a duré plus de 10 minutes ».
Selon le quotidien Al-Watan, « Un agent de police a rapporté que l’officier de l’armée a commencé à déplacer le tank pour le mettre face au commissariat et a donné l’ordre de tirer. Il a ajouté que cet officier a aussi donné l’ordre à ses soldats de fermer la porte du commissariat en incarcérant les policiers à l’intérieur jusqu’à l’arrivée des secours. Les policiers menacent de hausser le ton si rien n’est fait pour répondre à ce qui s’est passé ».
De la monnaie contre les géants d’Internet
Face à la lenteur d’Internet, plusieurs pages Facebook ont lancé une campagne intitulée « La révolution d’Internet ». « Les jeunes continuent leur action contre les opérateurs d’Internet en payant leurs factures en pièces de monnaie. Paye ta facture en pièces de monnaie et appelle la police si on refuse de les prendre : Voilà leur slogan ! », rapporte Al-Watan et plusieurs autres journaux.
Mais, selon la presse, les opérateurs n’ont pas été secoués, puisque les jeunes ont été surpris de voir que les employés des opérateurs ont rendu la balle en faisant attendre les clients dans de longues files d’attente, et ont opté pour la froideur en comptant à chaque fois, en toute patience, les pièces de monnaie une à une. Mohamad, directeur d’une antenne de TE Data au Caire, ne voit aucun préjudice qui puisse toucher la société, en récoltant les factures en pièces de monnaie. « Le vrai préjudice c’est le client qui le subit, car compter les pièces prend plus de temps, et c’est lui qui prendra du retard ! ».
Le site en ligne Al-Monitor The Pulse of the Middle East publie cette semaine un article sur le vol des antiquités qui a pris une grande ampleur depuis 2011 suite à la dégradation de la situation sécuritaire. Mais, selon Wahiba Saleh, inspectrice en chef des antiquités de Dahchour interviewée par le site, « la mafia des antiquités agissait bien avant 2011, elle utilisait des techniques qui ne détruisaient pas la pièce d’antiquité, car elle en connaissait la valeur, contrairement à ce qui se passe actuellement ».
Al-Monitor ajoute que « l’inspectrice fait la différence entre les pièces répertoriées volées dans des musées et les opérations de fouilles anarchiques dans les montagnes autour des sites antiques et dans les soubassements des maisons qui jouxtent les tombes pharaoniques. Le pire dans tout cela, selon l’inspectrice en chef, est que lorsque la police arrête certains voleurs d’antiquités avec en leur possession des pièces en grandes quantités, ils n’indiquent pas le lieu où ils les ont trouvées ».
Le site rapporte également les propos du directeur du département des musées égyptiens, Ahmad Charaf, qui révèle que des 54 pièces volées du Musée égyptien le 28 janvier 2011, seules 28 ont été récupérées. « Quant au musée de Mallawi, des 1079 pièces qu’il contenait, 1000 ont été volées et 14 détruites. La police a pu récupérer 900 pièces ». Selon Charaf, pour sécuriser les 50 musées égyptiens selon les normes mondiales, il faut un montant de 400000 euros.
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