Dimanche, 06 octobre 2024
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Yassin Ragaei : Nous visons à produire 60 % des composantes actuellement importées

Dahlia Réda, Mercredi, 11 septembre 2024

Le vice-président de l’Autorité égyptienne des médicaments, Yassin Ragaei, estime que la pénurie de médicaments prendra fin dans deux mois.

Yassin Ragaei

Al-Ahram Hebdo : Pourquoi la pénurie de médicaments persiste-t-elle malgré les mesures prises par le gouvernement ?

Yassin Ragaei : L’industrie pharmaceutique a été lourdement affectée par la hausse du coût des matières premières, due aux restrictions d’importation, aux fluctuations du taux de change et à l’inflation. Ces éléments compliquent la production locale et rendent certains médicaments plus chers à fabriquer, ce qui exerce une pression supplémentaire sur les entreprises pharmaceutiques. Il existe également des problèmes liés à la tarification fixée par les autorités gouvernementales. Ces prix sont souvent insuffisants pour couvrir les coûts de production en constante augmentation, ce qui réduit la capacité à répondre à la demande locale. Les entreprises négocient actuellement avec le gouvernement pour obtenir des ajustements de prix, afin de maintenir leur production. Des augmentations progressives de prix sont en cours, mais leur application est souvent ralentie par les négociations sur la tarification. Il a été convenu que la hausse des prix des médicaments traitant les maladies chroniques ne dépasserait pas 20 %, tandis que les prix des autres médicaments pourraient augmenter jusqu’à 40 %.

— Mais les prix d’un grand nombre de médicaments ont déjà augmenté …

— C’est vrai, les prix des médicaments en Egypte connaîtront une hausse progressive (de 100 à 150 médicaments par mois) jusqu’à la fin 2025. Ces mesures ont commencé en 2024, mais sont appliquées graduellement, afin de ne pas accabler les citoyens. La hausse variera entre 20 et 40 % selon le taux des produits importés. Il est important de s’assurer qu’aucune entreprise ou pharmacie ne modifie les prix au hasard. En Egypte, les médicaments sont vendus conformément à un prix défini par l’Etat, comme le carburant et le pain : tout changement nécessite l’approbation de l’Autorité égyptienne des médicaments (AED), qui prend en compte les dimensions sociales lors de la tarification des médicaments. En plus, pour garantir la distribution équitable des médicaments, l’AED a adopté un système de distribution horizontale, visant à distribuer les médicaments plus efficacement entre les différentes pharmacies, garantissant ainsi une plus grande disponibilité dans tous les gouvernorats.

— Quand la pénurie prendra-t-elle fin ?

— Nous pouvons estimer que la pénurie de médicaments prendra fin dans deux mois. L’Egypte possède actuellement 15 000 médicaments enregistrés, mais il manque entre 80 et 150 types de médicaments sur le marché. Cependant, les alternatives sont abondamment présentes. Le gouvernement a commencé à prendre des mesures importantes qui auront bientôt des effets. La première concerne l’accélération du dédouanement des matières premières entrant dans la production des médicaments. Cela constitue la première phase pour contrer la crise de pénurie, notamment pour les traitements des maladies chroniques. Le dédouanement a été appliqué il y a trois semaines. Très rapidement, les entreprises pharmaceutiques ont commencé la production d’un nombre de médicaments, représentant environ 20 % des quantités requises par le marché. De plus grandes quantités seront assurées d’ici deux mois. Il s’agit seulement d’une question de temps de production. Une autre décision importante concerne la localisation graduelle des composants entrant dans la production des médicaments. Nous visons à produire presque 60 % des matières actuellement importées. Cette localisation permettra non seulement de réduire la facture des importations, mais aussi de contrer toute éventuelle crise future.

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