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Une décennie de partenariat multiforme

Nada Al-Hagrassy , Mercredi, 11 septembre 2024

L’Egypte et la Chine s’apprêtent à célébrer les 10 ans de leur partenariat stratégique, 2024 ayant été désignée comme l’année du partenariat sino-égyptien. Décryptage.

Une décennie de partenariat multiforme

Qualifié de « Décennie dorée » par la Chine, le partenariat stratégique entre l’Egypte et la Chine a pris son envol lors de la visite du président Abdel Fattah Al-Sissi en Chine en décembre 2014 qui a vu la signature d’un accord de partenariat stratégique global. Dès lors, les relations bilatérales ne cessent de se renforcer dans tous les domaines. « Au cours de cette décennie, la Chine a maintenu sa position de principal partenaire commercial de l’Egypte », a déclaré Zhang Tao, ambassadeur de Chine par intérim au Caire, lors de son discours prononcé au Symposium intitulé « L’Egypte et la Chine … 10 ans de partenariat stratégique global », organisé en mai 2024 par l’Association de l’amitié sino-égyptienne en coopération avec l’ambassade chinoise au Caire.

Outre les questions d’ordre économique et de développement, la politique a occupé une importance croissante dans les relations bilatérales, surtout vu les grands défis régionaux menaçant la paix et la stabilité mondiales. C’est ainsi que l’ambassadeur Mohamed Al-Orabi, président du Conseil égyptien des affaires étrangères, souligne la grande similitude des positions des deux pays sur de nombreuses questions internationales. A son tour, l’ambassadeur Ezzat Saad, ancien ministre adjoint des Affaires étrangères, affirme que la Chine a soutenu l’adhésion de l’Egypte à des organisations importantes telles que les BRICS, que le pays a officiellement rejoints en janvier 2024, et la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures.

Lors de la visite du président Abdel Fattah Al-Sissi à Pékin en mai 2024, les deux présidents égyptien et chinois ont conjointement annoncé l’inauguration de l’année du partenariat sino-égyptien au cours de laquelle seraient organisées de nombreuses activités diplomatiques, économiques, commerciales, culturelles et touristiques. En effet, l’Egypte a été le premier pays du continent africain à adhérer à l’initiative la Ceinture et la Route en 2013. L’Egypte a été également le premier pays arabe et africain à reconnaître la République populaire de Chine et à établir des relations diplomatiques avec elle dès 1956.

Une coopération économique renforcée

La Chine est le plus grand partenaire commercial de l’Egypte depuis 2012, comme l’a souligné Zhou Zhencheng, conseiller économique et commercial de l’ambassade de Chine au Caire, à l’Agence de presse du Moyen-Orient (MENA). Le volume des échanges commerciaux entre les deux pays s’est élevé à 15,82 milliards de dollars en 2023, dont 14,94 milliards d’exportations chinoises vers l’Egypte et 880 millions de dollars d’exportations égyptiennes vers la Chine dans les secteurs du pétrole, du gaz naturel et autres. La Chine est considérée comme « l’investisseur le plus actif » en Egypte, avec des investissements directs d’un montant de 748 millions de dollars pendant l’exercice 2022-2023.

Jusqu’à la fin de mai 2024, près de 2 500 sociétés ayant un capital chinois opèrent sur le marché égyptien dans la prospection gazière et pétrolière, les énergies nouvelles, le bâtiment, les TIC et autres. Environ 47 % de ces investissements se concentrent dans la Zone économique du Canal de Suez. Lors de son discours au Forum de coopération sino-égyptienne, le premier ministre, Mostafa Madbouly, a souligné l’importance croissante de la zone de TEDA comme plateforme de coopération économique et commerciale entre l’Egypte et la Chine en présentant des chiffres importants. Jusqu’à la fin de juillet 2024, la zone a attiré environ 170 entreprises chinoises dans de nombreux secteurs industriels variés, y compris les pièces automobiles, les matériaux de construction, les textiles, les produits chimiques, les appareils électriques, la fabrication de machines et d’autres industries. Le volume d’investissement réel des projets dans la zone a dépassé les 3 milliards de dollars, tandis que le volume des ventes a dépassé les 5 milliards de dollars. Les projets dans cette zone ont contribué à créer près de 10 000 emplois directs, ainsi que plus de 80 000 emplois indirects.

Selon beaucoup d’observateurs, la Chine vise à faire de l’Egypte une base pour sa production et ses investissements, afin d’accéder aux marchés africains, arabes et européens, soulignant que l’investissement chinois en Egypte se distingue par un intérêt particulier pour la création de chaînes d’approvisionnement pour les secteurs de production dans lesquels les Chinois opèrent.

Pont culturel et touristique

Ayant toutes les deux une histoire millénaire, l’Egypte et la Chine ont commencé à manifester un intérêt mutuel pour leurs civilisations respectives. Le ministère du Tourisme et des Antiquités a organisé la semaine dernière un atelier avec la plateforme chinoise Trip.com, l’une des principales plateformes mondiales. Cet atelier avait pour objectif de faire connaître aux travailleurs du secteur touristique égyptien les caractéristiques et les exigences des touristes chinois, en particulier à la lumière de la diversité de l’offre touristique égyptienne, allant des sites archéologiques aux centres de loisirs. Par ailleurs, le nombre de vols directs entre l’Egypte et la Chine a considérablement augmenté ces derniers mois. L’Egypte est désormais reliée par des vols directs à Pékin, Shanghai, Guangzhou, Hangzhou et Shenzhen. Le ministère du Tourisme a récemment annoncé qu’il viserait à augmenter le nombre de touristes chinois en Egypte pour atteindre 3 millions de touristes par an d’ici 2028. En plus, dans le but de promouvoir la civilisation égyptienne en Chine, le ministère des Antiquités a organisé l’exposition intitulée « Sommet de la Pyramide » au Musée national de Shanghai. Cette exposition a attiré près de 70 000 visiteurs au cours de la première semaine de son ouverture.

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