Le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a diminué de plus d’un milliard depuis 1990. (Photo : Reuters)
Le commerce mondial a joué un rôle important dans la réduction de la pauvreté et la limitation des écarts dans les revenus entre les économies depuis la création de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) il y a 30 ans. C’est ce qu’a révélé le Rapport sur le commerce mondial 2024, publié le 9 septembre par l’institution internationale. L’édition 2024 du rapport, qui analyse la répartition des gains commerciaux par pays, montre la nécessité d’une stratégie globale qui associe le libre commerce à des politiques intérieures fructueuses. « Le principal message à retenir du rapport est qu’il réaffirme le rôle du commerce dans la réduction de la pauvreté et la création d’une prospérité partagée, contrairement à l’idée actuellement en vogue selon laquelle le commerce et les institutions telles que l’OMC n’ont pas été une bonne chose pour la pauvreté, ou pour les pays pauvres, et ont engendré un monde plus inégalitaire », déclare la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, dans le communiqué de presse publié par l’OMC.
L’institution internationale indique aussi dans son rapport que l’expansion du commerce au cours des 30 dernières années, depuis la création de l’OMC, a contribué à diminuer considérablement la pauvreté. « Le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a diminué de plus d’un milliard depuis 1990. Le taux de pauvreté dans les économies à faibles revenus ou les économies intermédiaires a diminué, passant de 40,3 % en 1995 à 10,6 % en 2022 », selon le rapport.
L’OMC a aussi noté que la part du commerce dans le PIB de ces économies a doublé, passant d’environ 16 à 32 %. « La hausse de la part du commerce dans le PIB s’est produite en majeure partie dans les économies émergentes, qui ont également réussi à accroître leur part des exportations mondiales de 16 à 35 % », indique le rapport, qui mentionne la Chine qui figure parmi les exemples les plus réussis. Sa contribution au commerce mondial a triplé après son adhésion à l’OMC et le pays a réduit ses taux de pauvreté extrêmes qui sont passés de 36 % à moins de 1 %. Le rapport montre qu’il existe une faible corrélation entre le libre commerce et les inégalités des revenus au sein d’un pays, à partir d’une comparaison de l’indice de Gini sur les inégalités (2021) ayant resté quasiment stable, passant de 0,58 avant la crise financière mondiale à 0,57 en 2022.
Des défis à surmonter
Le rapport met également en exergue les défis, notant que de nombreuses économies qui se caractérisent par une faible participation au commerce et une forte dépendance à l’égard des produits de base ont été distancées. « Entre 1996 et 2021, les économies à faibles revenus et à revenus intermédiaires ont enregistré une croissance inférieure à la moyenne des économies à revenus élevés. Ces pays représentent 13 % de la population mondiale et se trouvent principalement en Afrique, en Amérique latine et au Moyen-Orient », indique le rapport en soulignant que les économies à faibles revenus et à revenus intermédiaires tendent généralement à être moins engagées dans le commerce international et à recevoir moins d’investissements étrangers directs.
Pour surmonter ces défis, le rapport souligne la nécessité de mettre en place une stratégie globale qui intègre le libre commerce et les politiques nationales de soutien destinées à rendre le commerce plus inclusif. « Il est essentiel de baisser les coûts commerciaux, de réduire la fracture numérique et de mettre à jour les règles de l’OMC pour tenir compte de l’importante croissance du commerce dans les secteurs des services, de l’économie numérique et de l’économie verte », conclut le rapport.
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