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Une politique étrangère équilibrée

Samedi, 07 septembre 2024

Il va sans dire que la Constitution de 2014 a posé les principes et les constantes de la politique étrangère égyptienne avec ses dimensions régionales et internationales qui rendent le rôle égyptien non seulement influent et efficace, mais aussi nécessaire et important.

Un rôle enrichi par son appartenance à la nation arabe, ses liens africains et une civilisation humaine enracinée dans l’histoire ancienne.

L’Egypte s’est engagée dans une politique étrangère qui lui est propre. Nous sommes au cœur d’une région turbulente où les événements sont en continuelle mutation et où les guerres se déclenchent sans préavis. L’équilibre de cette politique étrangère émane de la ferme détermination à n’adhérer à aucune alliance régionale ou internationale et à rester loin de toute polarisation. Le ministre des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a clairement mis l’accent sur ces principes lors de sa rencontre, il y a quelques jours, avec les dirigeants des médias et de la presse, au siège du ministère des Affaires étrangères à la Nouvelle Capitale administrative.

Les constantes de la politique égyptienne sont basées sur le respect mutuel entre les pays, l’attachement au droit international et l’établissement de relations équilibrées liées aux objectifs et aux intérêts stratégiques, le tout dans un cadre d’indépendance de la décision égyptienne. Partant, l’Egypte a fait face avec confiance et détermination aux crises déclenchées à ses frontières, que ce soit au Soudan à ses frontières sud, en Libye à l’ouest ou dans la bande de Gaza à l’est. Sans oublier les troubles dans la Corne de l’Afrique et les décisions unilatérales de l’Ethiopie concernant le barrage de la Renaissance.

Face à ces troubles régionaux où les solutions radicales semblent improbables dans un avenir proche, la patience devient indispensable.

L’adoption du principe d’équilibre stratégique émane de la volonté de préserver les intérêts supérieurs de l’Etat égyptien. L’Egypte est pleinement consciente de sa position et de son rôle aux niveaux régional et international dans le cadre de la vision sage du président Sissi qui soutient la stabilité et le développement. Bien que l’Egypte possède de nombreuses options et une capacité illimitée à résoudre les crises et éliminer les obstacles qui entravent ses intérêts, le respect des lois internationales et la non-ingérence dans les affaires intérieures d’autrui demeurent sa doctrine.

Ces principes sont incarnés dans la visite historique du président Sissi en Turquie. « J’ai discuté avec le président Erdogan des moyens de coordonner et de travailler ensemble, pour faire face aux crises régionales, en particulier la tragédie humanitaire à laquelle nos frères palestiniens de Gaza sont exposés dans le cadre d’une catastrophe sans précédent qui dure depuis près d’un an. Je voudrais souligner la convergence des positions de l’Egypte et de la Turquie en ce qui a trait à l’exigence d’aboutir à un cessez-le-feu immédiat et au rejet de l’escalade israélienne actuelle en Cisjordanie. Nous avons également échangé les points de vue sur la crise libyenne et avons convenu d’engager des consultations entre nos institutions pour réaliser la stabilité politique et sécuritaire dans ce pays. Nous avons également discuté de la situation en Syrie et avons affirmé notre aspiration à trouver une solution à cette crise. Nous avons aussi abordé la crise au Soudan et les efforts déployés par l’Egypte en coopération avec les différentes parties pour parvenir à un cessez-le-feu. J’affirme notre aspiration à maintenir l’accalmie actuelle dans la région de la Méditerranée orientale et à en tirer parti afin de régler les différends entre les pays riverains de la région », a affirmé Sissi.

L’Egypte a réussi durant le mandat du président Sissi à retrouver son rôle central, à préserver son équilibre et à éviter qu’elle ne sombre dans le chaos, grâce à des relations souples avec toutes les parties dans une région en feu qui connaît des mutations successives. C’est d’ailleurs ce que le président Sissi a précisé dans son discours d’investiture en juin 2014, lorsqu’il a déclaré que l’Egypte doit être ouverte dans ses relations avec le monde et que sa politique étrangère doit être déterminée en fonction de la volonté des amis de coopérer et de réaliser les intérêts du peuple égyptien.

A l’est, en raison de son rôle clair dans la question palestinienne, l’Egypte a refusé les prétentions israéliennes selon lesquelles elle serait à l’origine de l’achoppement de l’accord de cessez-le-feu et d’échange des otages et des détenus et de l’arrêt des efforts de médiation. Des prétentions qui visent à détourner l’opinion publique en Israël. L’Egypte a rendu le gouvernement israélien responsable des conséquences de ces prétentions qui ne font qu’aggraver la situation. Le ministère des Affaires étrangères a souligné que l’Egypte n’abandonnera pas son rôle historique dans le processus de paix. En Syrie, des efforts sont déployés pour parvenir à une solution durable et globale et pour lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes.

A l’ouest, des efforts sont déployés pour soutenir le processus politique en Libye dans le but de préserver la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’unité politique du pays.

Au sud, malgré les tentatives continues pour mettre fin à l’effusion de sang, le fossé se creuse entre les belligérants et le processus de réunification du Soudan a besoin de plus de temps pour aplanir les différends.

D’autre part, l’Egypte a réaffirmé sa position en faveur de l’unité et de la souveraineté de la Somalie sur son territoire rejetant toute ingérence dans ses affaires intérieures et s’engageant à intensifier les consultations au cours de la période à venir, afin d’instaurer la sécurité et la stabilité dans la région de la Corne de l’Afrique.

En ce qui concerne le barrage de la Renaissance, l’Egypte a annoncé, dans une lettre au Conseil de sécurité, son rejet catégorique des politiques unilatérales de l’Ethiopie qui représentent une violation du droit international, de la déclaration de principes signée par l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie en 2015 et de la déclaration du Conseil de sécurité du 15 septembre 2021. Dans ce contexte, l’Egypte a souligné avoir toujours été à l’avant-garde des pays soutenant le développement dans la région du bassin du Nil et que le développement peut se réaliser pour tous en cas de respect des principes de coopération, de renforcement des liens régionaux et de l’attachement au fait de ne nuire à personne.

Enfin, la politique étrangère égyptienne s’étend à toute la région qui vit une période extrêmement complexe. Mais la modération, l’équilibre, l’espace d’action et le terrain d’entente avec les pays du monde en font une force influente qui ouvre des portes fermées sans verser plus de sang.

L’Egypte a réussi, durant le mandat du président Sissi, à restaurer son rôle régional pivot, à maintenir l’équilibre de la région et à l’empêcher de sombrer dans le chaos, grâce à des relations souples avec toutes les parties.

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