Mercredi, 11 décembre 2024
International > Monde Arabe >

Présidentielle en Tunisie: le candidat Ayachi Zammel, relâché puis immédiatement arrêté

AFP , Vendredi, 06 septembre 2024

Ayachi Zammel,
Ayachi Zammel, candidat à l’élection présidentielle en Tunisie. Photo : AP

Ayachi Zammel, l'un des deux candidats à la présidentielle du 6 octobre en Tunisie face au président sortant Kais Saied, a été immédiatement arrêté après sa remise en liberté provisoire jeudi en attente d'un procès pour "falsification de parrainages", a indiqué vendredi l'un de ses avocats.

Le tribunal de Manouba, ville de la banlieue ouest de Tunis, a décidé sa libération provisoire, jeudi, a indiqué à l'AFP le président de son comité de défense, Abdessatar Messaoudi.

Mais à peine relâché, M. Zammel a été emmené par la garde nationale (gendarmerie) à Jendouba, à 150 km de Tunis, pour "comparaître vendredi devant le parquet du tribunal (local) dans une affaire liée aux parrainages", selon l'avocat.

A moins d'une condamnation définitive, être en état d'arrestation n'empêche théoriquement pas M. Zammel d'être candidat. Lors du précédent scrutin de 2019, l'homme d'affaires Nabil Karoui était au second tour alors qu'il se trouvait en prison.

Le président Saied, élu démocratiquement en 2019, est accusé de dérive autoritaire depuis un coup de force le 25 juillet 2021 par lequel il s'est octroyé les pleins pouvoirs.

M. Zammel, 43 ans, un industriel et chef d'un petit parti libéral peu connu, avait été interpellé lundi pour des soupçons de "faux parrainages" et se trouvait en détention provisoire depuis mercredi.

Il est l'un des trois candidats retenus dans une liste "définitive" dévoilée lundi par l'autorité électorale, Isie, aux côtés du président Kais Saïed et de Zouhair Maghzaoui, 59 ans, un ancien député de la gauche panarabiste.

L'autorité a écarté trois autres concurrents de M. Saied considérés comme sérieux, rejetant des jugements les réintégrant dans la course présidentielle du Tribunal administratif.

Jeudi, l'Union européenne a dénoncé des atteintes à la démocratie en Tunisie après l'arrestation de M. Zammel et l'exclusion des trois autres candidats, regrettant des décisions ayant pour conséquence de "limiter l'éventail de choix pour les citoyens tunisiens".

"Les derniers développements témoignent d'une limitation continue de l'espace démocratique" en Tunisie, a déploré une porte-parole du service diplomatique de l'UE.

Le processus de sélection des candidats a été jugé particulièrement difficile cette année, notamment la collecte des 10.000 parrainages nécessaires (d'au moins 500 électeurs dans dix circonscriptions différentes).

Mercredi, l'ONG Human Rights Watch a déploré en outre qu'"au moins huit" postulants potentiels ont été "condamnés, emprisonnés ou poursuivis", les empêchant d'être candidat.

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique