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Mpox : Le vaccin se fait attendre

Nada Al-Hagrassy , Mercredi, 04 septembre 2024

La variole du singe (Mpox) frappe de plein fouet l’Afrique, exigeant une réaction urgente et coordonnée. Des millions de doses de vaccin sont nécessaires.

Mpox

Avec plus de 20000 cas détectés, la variole du singe (Mpox) continue de gagner du terrain en Afrique. Selon le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies d’Afrique (CDC), la maladie se manifeste principalement dans les zones de forêt tropicale de certains pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Pour endiguer l’épidémie, le continent africain, foyer principal de la réapparition de ce virus, a besoin de près d’un million de doses de vaccin. C’est, en effet, au début du mois d’août que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale après la détection de la propagation d’un type plus sévère du virus de la variole du singe (Monkeypox).

Cette sonnette d’alarme a été donnée après que la région de Likouala, située dans l’extrême nord de la République Démocratique du Congo (RDC), avait signalé la propagation des symptômes d’une maladie extrêmement contagieuse de ce nouveau type, appartenant à la famille des varioles. « La détection et la propagation rapide d’un nouveau clade (variant) de la Mpox dans l’est de la RDC, sa détection dans des pays voisins qui ne l’avaient pas encore signalée et le potentiel de propagation en Afrique et au-delà sont très préoccupants », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Outre la RDC, 12 autres pays du continent, notamment le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda, ont signalé à l’OMS la détection de cas de ce nouveau type de virus.

La variole du singe est une infection virale qui peut se transmettre d’une personne à l’autre, principalement par contact étroit, et parfois de l’environnement aux personnes par des objets et des surfaces ayant été touchés par une personne atteinte de Mpox. Dans les milieux où le virus est présent chez certains animaux sauvages, il peut également être transmis des animaux infectés aux personnes en contact avec eux.

Ce n’est pas la première fois que la variole du singe fait rage en Afrique. Après son diagnostic en 1958, le premier cas humain de variole du singe a été enregistré en 1970 en RDC, avant de se propager à d’autres pays d’Afrique centrale et occidentale. Mais la maladie fut éradiquée, comme toute la famille des varioles, en 1979, suite à la déclaration officielle de la 33e Assemblée mondiale de la santé affirmant que « tous les peuples du monde sont désormais libérés de la variole ». Un demi-siècle plus tard, la variole du singe refait surface, menaçant la population africaine d’un des pires cauchemars. C’est ce qui a poussé le CDC à déclarer le 28 août que l’épidémie constituait une urgence de santé publique relevant de la sécurité continentale, après avoir enregistré une augmentation de 160% des diagnostics et de 19% des décès par rapport à la même période de l’année dernière.

Selon le CDC, « le continent aura besoin de près de 10 millions de doses de vaccins d’ici la fin de l’année 2025 pour contrôler et éliminer l’épidémie ». L’Union européenne et les Etats-Unis ont déjà promis d’envoyer près de 380000 doses de vaccin pour les pays africains les plus touchés par l’épidémie, tandis que d’autres pays, comme l’Espagne, se sont engagés à fournir un demi-million de doses. Par ailleurs, selon les experts, les coûts élevés et les obstacles juridiques, réglementaires et logistiques ont empêché les vaccins d’atteindre les pays d’Afrique centrale qui en ont le plus besoin. « Après des retards causés par des problèmes de documentation et d’autorisation d’urgence, le premier lot de doses de vaccin arrivera le 1er septembre en RDC, le pays le plus touché par l’épidémie, avec 90% des cas de Mpox signalés cette année », a déclaré Jean Kaseya, directeur du CDC Afrique, avant de souligner qu’à ce jour, l’Afrique n’a sécurisé que moins de 10% des 245 millions de dollars estimés nécessaires pour lutter contre la Mpox en hausse. C’est pourquoi le CDC Afrique a lancé un appel exhortant les fabricants de vaccins « à partager le savoir-faire nécessaire et à transférer la technologie vers les fabricants africains pour que les vaccins soient produits localement à un prix inférieur » .

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