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L'Egypte accuse Netanyahu de chercher à « divertir l’opinion publique israélienne » et à « entraver les efforts de médiation » pour un cessez-le-feu

Ahraminfo , Mardi, 03 septembre 2024

Dans une conférence de presse, lundi, le Premier ministre israélien a affiché son intention de garder le contrôle du corridor de Philadelphie, faisant allusion à un trafic d'armes depuis l'Egypte.

Philadelphie
Archive : Des soldats patrouillant sur une route parallèle au corridor Philadelphie. Photo : AFP

Le ministère égyptien des Affaires étrangères, a exprimé, mardi 3 septembre, son rejet catégorique des déclarations faites la veille par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, l’accusant de chercher à « divertir l’opinion publique israélienne » et à « entraver les efforts de médiation » pour un cessez-le-feu.

Lors d'une conférence de presse lundi, le Premier ministre israélien a déclaré que dans son combat contre « l'axe du mal », Israël doit maintenir le contrôle du corridor de Philadelphie qui borde la frontière égyptienne avec la Bande de Gaza.

Le Premier ministre israélien a déclaré à propos de la question du corridor de Philadelphie : « Notre position est constante et n'a pas changé ».

Netanyahou a affirmé que l’Iran et ses alliés utilisaient ce corridor pour faire passer des armes à Gaza.

Netanyahou a également critiqué l’Égypte, invoquant des failles de sécurité à la frontière de Gaza, sans fournir de preuves.

« L’Egypte fait porter à Israël la responsabilité de ces déclarations qui compliquent  davantage la situation, justifient l’agression et l’incitation et favorisent l’escalade », a signalé le communiqué des Affaires étrangères égyptiennes.

 « L’Egypte continuera à assumer son rôle historique pour préserver la paix régionale et assurer la stabilité de tous les peuples de la région », poursuit le communiqué.

L’Égypte a toujours rejeté les accusations israéliennes selon lesquelles des armes seraient introduites à Gaza depuis le territoire égyptien et exige un retour à la situation frontalière telle qu’elle était avant le début de l’offensive israélienne contre Gaza, le 7 octobre 2023.

Israël a établi le contrôle du corridor de Philadelphie le 29 mai. Depuis, cette question est devenue un point de friction dans les négociations de cessez-le-feu.

Selon le plan de cessez-le-feu présenté par le président américain Joe Biden le 31 mai, Israël se retirerait de la frontière le long de la frontière entre l'Égypte et Gaza dans une première phase d'un cessez-le-feu en trois phases.

Un étroit bout de terre de 14 km de long et de 100 mètres de large, le «corridor de Philadelphie» également appelé «corridor de Saladin», se situe à l’intérieur de la bande de Gaza, au sud, et borde la frontière égyptienne. Historiquement, cette zone tampon a vu le jour après les accords de camp David de 1979.

Le contrôle de Tel Aviv sur cette zone cesse en 2005, lorsque Israël prend la décision unilatérale de se désengager de Gaza.  Le contrôle du corridor côté palestinien passe alors aux mains de l’Autorité palestinienne jusqu’en 2007, année au cours de laquelle le Hamas s’empare du pouvoir à Gaza.

Pour l’Egypte, le corridor est une ligne de protection avancée de son territoire.

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