Malgré ses 76 ans et ses soucis de santé, le président algérien, Abdel- Aziz Bouteflika, a déposé cette semaine sa candidature pour un 4e mandat, après des semaines de suspense et de conflit au sein de la hiérarchie militaire sur son maintien au pouvoir. Le président brigue un 4e mandat « en réponse à la demande pressante des citoyens et des citoyennes de tout le pays », a déclaré le premier ministre, Abdel-Malek Sellal. Bouteflika est « en bonne santé. Il a toutes les capacités intellectuelles et la vision nécessaires pour assurer cette responsabilité », a encore assuré Sellal, alors que les problèmes de santé du président alimentent depuis des mois les spéculations sur sa capacité à diriger le pays.
Bouteflika s’appuie sur son image d’artisan de la réconciliation pour tenter de prolonger son règne. Il détient déjà le record de longévité pour un chef d’Etat algérien avec 14 ans de pouvoir. A la suite d’un AVC au printemps, il a été hospitalisé pendant 80 jours à Paris. Depuis son retour mi-juillet, il n’a jamais pris la parole en public, n’a reçu que quelques hauts dirigeants et n’a tenu que deux conseils des ministres.
Les candidats ont jusqu’au 4 mars à minuit pour déposer leur candidature, qui doit recueillir le parrainage d’au moins 60 000 électeurs ou de 600 élus dans au moins 25 wilayas (préfectures). Le Conseil constitutionnel aura 10 jours pour annoncer la liste des candidats retenus, et la campagne officielle s’ouvrira le 23 mars. Le scrutin aura lieu le 17 avril. Plus de 80 personnes ont annoncé leur intention de se porter candidat, dont Ali Benflis, 69 ans, un « réformateur » et défenseur des droits de l’homme qui s’annonce comme le plus sérieux rival à Bouteflika.
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