Sur cette photo de groupe distribuée par l’agence d’État russe Sputnik, le président russe Vladimir Poutine rencontre le chef de la République de Kabardino-Balkarie lors de sa visite en Kabardino-Balkaria le 20 août 2024. Photo : AFP
Lors de sa première visite mardi dans l'école de Beslan, théâtre d'une sanglante prise d'otages il y a 20 ans, Vladimir Poutine a comparé ce massacre à l'offensive militaire ukrainienne en cours dans la région russe de Koursk.
"Tout comme nous avons combattu les terroristes, nous devons aujourd'hui combattre ceux qui commettent des crimes dans la région de Koursk, dans le Donbass, en Nouvelle Russie", a déclaré le président russe dans une vidéo publiée sur Telegram.
Le Donbass est une région de l'est de l'Ukraine, en grande partie contrôlée aujourd'hui par les troupes russes, et l'expression "Nouvelle Russie" renvoie à un projet visant à créer un territoire russe dans le sud et l'est de ce même pays.
"Tout comme nous avons atteint nos objectifs dans la lutte contre le terrorisme, nous les atteindrons également dans la lutte contre les néonazis, et nous punirons indubitablement les criminels", a ajouté Vladimir Poutine, reprenant son argumentaire sur la "dénazification" de l'Ukraine.
Il a tenu ces propos en marge d'une visite dans l'école numéro un de Beslan -- sa première sur les lieux mêmes du drame -- dans le Caucase russe, pour rendre hommage aux victimes de la sanglante prise d'otages qu'un commando tchétchène y avait perpétrée il y a 20 ans.
Plus de 1.000 personnes avaient été prises en otages le 1er septembre 2004 et retenues pendant 50 heures dans des conditions atroces. Le calvaire s'était soldé par un bain de sang: quelque 330 morts, dont 186 enfants.
Outre la visite de l'école, M. Poutine s'est rendu dans le cimetière où sont inhumées la plupart des victimes. Il s'y est agenouillé au pied d'un mémorial et a déposé des roses rouges, selon des images diffusées par le service de presse de la présidence russe.
Selon la même source, il a ensuite placé des fleurs auprès d'un monument aux soldats des forces spéciales russes, tués lors de l'assaut de l'école.
"Cette tragédie restera sans aucun doute une blessure inguérissable dans la mémoire historique de toute la Russie", a dit M. Poutine.
Sa visite survient alors que la Russie est, sur son propre sol, en proie depuis deux semaines à une offensive militaire ukrainienne d'une ampleur sans précédent.
Après des mois de recul face à l'avancée des troupes russes dans l'est de son territoire, l'Ukraine a porté le combat en Russie en lançant le 6 août un assaut transfrontalier contre la région de Koursk.
Le 22 mars dernier, la Russie a vécu le pire attentat commis dans le pays depuis celui de Beslan en 2004.
Des hommes armés ont ouvert le feu dans la salle de concert Crocus City Hall, située à la périphérie nord-ouest de la capitale russe, avant de l'incendier. L'attaque a fait 145 morts et des centaines de blessés.
Plus de 20 personnes ont été arrêtées depuis, dont quatre assaillants présumés, tous originaires du Tadjikistan, ex-république soviétique d'Asie centrale, voisine de l'Afghanistan.
Bien que l'attaque ait été rapidement revendiquée par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), les autorités russes ont continué à y voir la main de l'Ukraine où la Russie a lancé une offensive en février 2022.
Kiev rejette catégoriquement toute implication.
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