Moqtada Sadr. (Photo : AF)
L’influent chef chiite Moqtada Sadr, acteur incontournable dans les efforts de stabilisation de l’Iraq, a annoncé dimanche son retrait de la vie politique, une décision surprise en pleine crise politique, à deux mois des législatives. L’annonce de ce dirigeant du mouvement chiite le plus populaire du pays, qui a acquis une notoriété par son combat contre les troupes américaines après l’invasion de 2003, a pris ses partisans au dépourvu, et son impact sur la vie politique n’était pas clair dans l’immédiat. Le courant de Moqtada Sadr compte actuellement 40 députés au Parlement (sur 325), dont le vice-président Qoussaï Abdel Wahab Al-Souhail, et 6 ministres au gouvernement. Aucun responsable gouvernemental n’a encore réagi à cette annonce.
Le dirigeant chiite jouit toujours d’une immense popularité chez les chiites défavorisés d’Iraq et a une importante assise politique, après avoir dirigé une milice armée de 60 000 hommes engagés contre les troupes américaines et, un temps en 2008, contre les forces supervisées par M. Maliki. Même s’il avait soutenu M. Maliki en 2006 et 2010 pour diriger le gouvernement, il le critiquait souvent. En 2012, il l’a même traité de « dictateur » et a en vain cherché à l’écarter. Il avait maintes fois dénoncé la « corruption » au sein des institutions politiques et ses ministres avaient suspendu quelques mois en 2013 leur participation au cabinet.
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