Les travaux dans le domaine d'infrastructure génèrent des emplois temporaires. (Photo: Bassam Al-Zoghby)
Il est peu probable que les deux plans de stimulation, de presque 30 milliards de L.E. chacun, mènent à une baisse tangible du chômage ou de la pauvreté.
Pour Ziad Bahaeddine, vice-premier ministre pour le développement économique qui compte parmi les auteurs des plans et qui vient de quitter son poste, il est peu probable que le taux de chômage baisse comme prévu en trois ans de 13 % à 9 %. « Même si l’implémentation des plans se fait selon l’emploi de temps espéré, il est peu probable d’atteindre une telle réduction du chômage ».
« La majorité des emplois offerts par les plans sont temporaires. En plus, ces emplois n’offrent ni assurance sociale ni médicale, ni même un salaire minimum », reprend Mohamad Nasser de l’Organisation mondiale du travail.
Abdel-Fattah Al-Guébali, conseiller au ministère de la Planification, défend, lui, le gouvernement. Il fait référence à une étude non publiée, effectuée par l’ESCWA (la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale), sur l’impact des plans sur l’emploi. L’organisation onusienne estimerait que ces plans sont bénéfiques à l’emploi « vu les sommes investies », mais sans toutefois dévoiler cette étude.
Le gouvernement a dédié plus du tiers du second plan de stimulation aux dépenses de nature sociale, avec 12 milliards de L.E. contre seulement 5,2 milliards pour le premier plan. Les dépenses sociales du second plan vont servir à financer l’implémentation du salaire minimum dans l’administration publique, la hausse des salaires des professeurs des écoles, ainsi que la hausse de la pension de l’assurance sociale. Le salaire minimum va à lui seul accaparer 9 milliards de L.E. sur 12.
Dans le premier plan, le secteur de la santé a bénéficié de la majeure partie des dépenses sociales avec 3,4 milliards de L.E. dont 1,5 milliard pour la hausse des salaires des médecins. Mais reste la question de la continuité : comment financer ces hausses de salaires d’une année à l’autre sans creuser davantage le déficit budgétaire ?
Le plan est critiqué pour ne pas directement viser la baisse du chômage ou la pauvreté qui ne cesse de se creuser dû au ralentissement économique.
Pour ce qui est de la pauvreté, le ministère de la Planification a refusé de publier les résultats de son étude sur le développement de la pauvreté, et s’est satisfait d’annoncer que 2012/2013 a connu une hausse du taux de la pauvreté de 25 % à 26,3 %. Le ministère des Finances étudie actuellement un programme de soutien monétaire aux plus démunis, mais il n’y a pas d’allocations particulières pour ce programme dans le second plan de stimulation. Le sud de l’Egypte, qui abrite plus que les deux tiers des pauvres dans le pays, n’est pas non plus visé par le plan de stimulation. Ce dernier est réparti par secteur : santé, transport, éducation ... Cependant, « le Saïd en profitera quand même, parce qu’une bonne partie des financements destinés aux projets de santé et d’infrastructures routières sera exécutée dans le cadre du projet des 1 000 villages les plus pauvres, dont la majorité est dans le Saïd », tempère l’exvice- premier ministre pour le développement économique.
Répartition du second plan de stimulation financé par un don émirati
(Source : ministère des Finances)
Le gouvernement va consacrer plus du tiers du second plan de stimulation économique à la hausse des salaires, soit à des dépenses de nature sociale. Les investissements publics incluent, de leur côté, la création de 25 silos de stockage du blé ainsi que la construction de réseaux d’égouts et de centrales électriques dans une centaine de villages. En outre, le plan comprend la construction de 100 écoles et 78 cliniques médicales publiques en zones rurales ainsi que la modernisation des chemins de fer et du réseau de transport public.
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