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Les groupes moins connus

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mardi, 18 février 2014

Outre Ansar Beit Al-Maqdes, trois grands groupes terroristes ont leurs bases dans le Sinaï. Leurs actions sont moins nombreuses, mais tout aussi sanglantes que celles d’Ansar Beit Al-Maqdes.

Majlis choura al-moudjahidine fi aknaf Beit Al-Maqdes

C’est le numéro deux après Ansar Beit Al-Maqdes. Ce groupe est moins connu et souvent confondu à Ansar Beit Al-Maqdes. Tout comme ce dernier, Aknaf Beit Al-Maqdes suit la pensée salafiste djihadiste. Indépendant, selon ses propres enregistrements et communiqués, il reste moins organisé et moins équipé qu’Ansar Beit Al-Maqdes. Il a reconnu, dans un communiqué publié en janvier dernier, une attaque contre un poste de police à Béni-Soueif, tuant 5 policiers et blessant 2 autres. Dans sa doctrine, il vise « tout apostat n’appliquant pas la charia ».

Il est constitué d’un mélange de Sinawis, de Palestiniens conservateurs et de ressortissants d’autres pays arabes. Avant la destitution de Morsi, ce mouvement n’allait pas jusqu’à considérer les soldats comme apostats, mais uniquement les policiers car, selon eux, les soldats sont obligés de faire leur service militaire.

Après le 3 juillet, leur vision a changé, et le groupe a commencé à viser tout représentant de l’armée ou de la police. Le groupe est aussi l’auteur de plusieurs attaques contre Israël. « Ce groupe ne visait au départ que les Israéliens, dans une lutte pour la libération d’Al-Aqsa. Ils n’ont commencé à diriger leurs armes contre l’Egypte que suite aux attaques de l’armée égyptienne contre les djihadistes du Sinaï », explique Ismaïl Alexandrani, spécialiste des mouvements terroristes l

Jound al-islam

« Il était nécessaire pour nos frères de Jound al-islam de répondre rapidement à ces crimes (…) Deux bâtiments importants, incluant le siège des renseignements militaires, ont été ciblés », a lancé le mouvement Jound al-islam, dans un communiqué revendiquant, en septembre dernier, un double attentat à la voiture piégée dans une zone proche de Rafah, tuant 6 soldats. Ce groupe accuse les militaires de cibler « des civils musulmans non armés » lors des offensives lancées par l’aviation dans le Sinaï.

Pour Ismaïl Alexandrani, Jound al-islam est l’un des groupes les plus dangereux : il suit une pensée djihadiste takfiriste selon laquelle la société entière est apostate, car elle accepte un régime et des institutions n’appliquant pas la charia. Ce mouvement provient d’Al-Tawhid wal djihad, lui-même inspiré par l’organisation d’Abou-Moussab Al-Zaraqawi en Iraq.

Son fondateur, Khaled Messaeid, a été tué dans une fusillade en 2005. Suite à sa mort, son mouvement fut dissout et ses membres se sont dispersés dans d’autres mouvements du Sinaï. Après la révolution de janvier, Jound al-islam a commencé à se réorganiser.

Ansar al-djihad

« Nous ne nous arrêterons pas tant que la dernière goutte de notre sang ne soit versée dans le sentier d’Allah, jusqu’à ce que le monde juge selon les lois d’Allah », a affirmé le groupe Ansar al-djihad dans son premier communiqué. Il a prêté serment d’allégeance à Al-Qaëda, promettant d’obéir à son dirigeant, l’émir et cheikh Aymane Al-Zawahri, tant que celui-ci s’en tiendra au Coran et à la sunna.

Ansar al-djihad a déclaré sa formation le 20 décembre 2011 dans un communiqué dans lequel il rejette le fait que le « gouvernement mécréant » approvisionne en gaz « l’ennemi israélien ».

Il a revendiqué plusieurs sabotages de l’oléoduc reliant l’Egypte à Israël, bien que la majorité de ces sabotages aient été revendiquées par Ansar Beit Al-Maqdes. Le groupe a pour but de s’opposer aux « ennemis de la religion », et surtout de lutter contre Israël et son allié américain. Selon le groupe, l’armée, la police et les services de renseignements sont des « apostats » que entravent leur lutte contre les vrais ennemis. Ils ont revendiqué une attaque contre le poste de police d’Al-Arich, dans le Sinaï, tuant 5 personnes, dont 2 policiers. Le mouvement a aussi tué un policier de la police touristique. Après des affrontements, quelques membres de ce groupuscule ont été arrêtés. Selon Ali Bakr, spécialiste des mouvements islamistes au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, les éléments d’Ansar al-djihad sont d’anciens djihadistes libérés par le ministère de l’Intérieur après avoir changé de vision. Mais après leur sortie de prison, ils sont retournés dans le Sinaï.

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