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Ansar Beit Al-Maqdes : sur les traces d’Al-Qaëda …

Aliaa Al-Korachi, Mardi, 18 février 2014

Auteur d’une série d’attaques terroristes qui frappent le pays depuis des mois, Ansar Beit Al-Maqdes représente une menace sérieuse. Ses actions semblent se sophistiquer avec le temps.

Ansar Beit Al-Maqdes
Le groupe Ansar Beit Al-Maqdes a revendiqué la majorité des attentats depuis le 30 juin.

Dans une vidéo diffusée le 24 juillet 2012 sur Internet, un groupe djihadiste qui se nomme Ansar Beit Al-Maqdes revendique une douzaine d’attentats visant les gazoducs égyptiens reliant Israël. C’était la première fois que le nom de ce groupe apparaissait. L’énigme du « groupe cagoulé », auquel les appareils sécuritaires attribuaient ces attaques, était finalement résolue.

Après que l’Egypte eut interrompu ses exportations de gaz vers Israël sous la transition du Conseil militaire, le groupe a réorienté ses attaques vers des cibles israéliennes attaquant, le 16 août, le port d’Eilat avec des missiles Grad tirés du Sinaï, tuant 8 Israéliens.

A l’époque, le nombre des membres de ce groupuscule était estimé à quelques centaines. Il regroupait parmi ses rangs un grand nombre de Sinawis avec un mélange de Palestiniens et de ressortissants d’autres pays arabes. Selon Ismaïl Alexandrani, expert des groupes djihadistes dans le Sinaï, Ansar Beit Al-Maqdes est le mieux organisé, le plus actif et le plus professionnel de tous les groupes djihadistes basés dans le Nord-Sinaï.

Changement de stratégie

La chute du régime des Frères et la mort de 4 de ses combattants tués par les forces armées en septembre dernier « ont marqué un changement stratégique dans la position de ce groupe qui jusqu’alors orientait seulement son action vers son ennemi extérieur », explique Alexandrani. Les attaques sanglantes de ce groupe se multiplient visant principalement les bâtiments de l’armée et de la police, d’abord au Nord-Sinaï, puis dans le Delta et au Caire.

Parmi leurs actions spectaculaires figure l’opération du 5 septembre dernier contre le convoi du ministre de l’Intérieur. Mohamad Mabrouk, responsable du dossier des Frères musulmans au service de la sécurité, et le général Mohamad Al-Saïd, chef du bureau technique du ministre de l’Intérieur, ont été également assassinés par ce groupe.

Un autre attentat suicide est revendiqué par ce groupe le 24 décembre, visant le QG de la police de Daqahliya et faisant 17 morts. Un mois après, à la veille du troisième anniversaire de la révolution de janvier 2011, 5 explosions retentissent dans différentes régions d’Egypte, toujours revendiquées par Ansar Beit Al-Maqdes.

Son dernier attentat, qui abat avec un missile sol-air un hélicoptère militaire en vol, est un message fort pour le régime, comme l’explique l’expert sécuritaire Réda Yaacoub : « Ce groupe possède des missiles lourds, et il sait s’en servir ».

Selon cet expert, cette attaque témoigne d’une sophistication croissante des modes opératoires de ce groupe qui essaye d’imiter Al-Qaëda. « Cela révèle que ce groupe est en train de recruter de nouveaux combattants très expérimentés et de disposer de nouvelles armes », affirme-t-il.

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