«
Allah alik ya Sissi, ayzak tébea raïssi » (que Dieu te garde général Sissi, je veux que tu sois mon président). Un slogan qui retentissait samedi devant le palais présidentiel d’Al-Ittihadiya à Héliopolis. Ce jour-là, des milliers d’Egyptiens étaient venus célébrer le 3e anniversaire de la révolution. Beaucoup d’entre eux brandissaient des photos du général tandis que d’autres portaient en main des drapeaux égyptiens. Des hommes, des femmes dont certaines portaient le
niqab, des enfants et des adultes. Les slogans scandés par la foule n’ont aucune relation avec la révolution. Les manifestants sont venus condamner les Frères musulmans et demander la candidature de Sissi à la présidence de la République. «
Je suis venu pour nier les rumeurs que les Frères musulmans font circuler et qui consistent à dire que les jeunes n’ont pas participé au référendum et qu’ils sont contre l’armée et contre Sissi », explique Moustapha, 25 ans, accompagné d’un groupe de jeunes. Son ami Medhat renchérit : «
Bien que je fasse partie des blessés de la révolution du 25 janvier, j’ai préféré venir ici aujourd’hui plutôt que d’aller à la place Tahrir pour être avec ces gens qui s’expriment en toute spontanéité ».
Les lieux regorgent de monde. Une estrade est rapidement montée par le mouvement Tamarrod, celui qui avait lancé le mouvement de contestation contre Morsi. Et on annonce l’arrivée du chanteur Ihab Tewfiq. Celui-ci déchaîne les passions avec la chanson Teslam Al-Ayadi (un grand merci) dédiée à l’armée. L’ambiance est joyeuse et on assiste à une véritable manifestation d’amour pour le général. La chanteuse Gawaher prend le relais et présente une chanson intitulée Je veux que mon président soit Sissi. Puis l’ancien député Mohamad Abou-Hamed, qui a fait l’objet d’une tentative d’assassinat fomentée par des membres de la confrérie des Frères musulmans, fait son apparition les jambes cassées avec quelques blessures au visage. « Quelqu’un a-t-il peur du terrorisme ? », crie Abou-Hamed, et les gens répondent « Non ». Il pose une série de questions et les gens répondent. Puis, la foule s’excite et le ton monte lorsqu’il demande : « Accepterez-vous un autre président que Sissi ? ». La foule répond avec un grand « Non ». « Je ne voterai pas si Sissi ne se présente pas à la présidentielle », explique Mounira, la quarantaine, en train de parler avec un groupe de vendeuses pour leur expliquer la situation politique. « J’ai été surprise, ces femmes s’y connaissent en politique », dit-elle. « L’une de ces femmes m’a dit que si Obama cessait de soutenir le groupe terroriste des Frères musulmans, la cheikha Moza (mère du prince du Qatar) et Erdogan (le premier ministre turc), l’Egypte irait beaucoup mieux ». Sur la place, l’ambiance est survoltée. Et tout le monde scande « Vive l’Egypte ! ».
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