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La trêve tarde au Soudan du Sud

Sabah Sabet, Mardi, 28 janvier 2014

Malgré l’accord de cessez-le-feu, les heurts continuent entre le gouvernement du Soudan du Sud et la rébellion : une situation qui rend difficile son application.

La trêve tarde au Soudan du Sud
L'accord signé cette semaine stipule une cessation immédiate des hostilités et de toute opération militaire, ce qui n'est pas strictement réalisé. (Photo: Reuters)

Malgré la signature d’un accord de ces­sez-le-feu, il n’y a toujours pas de calme au Soudan du Sud. L’accord de cessez-le-feu, signé jeudi 23 janvier à Addis-Abeba et visant à faire taire les armes, a été violé le jour d’après. Des accrochages ont déjà eu lieu vendredi entre les rebelles, menés par Riek Machar, et les soldats de l’armée régulière, fidèles au président Salva Kiir. Les rebelles ont en effet affirmé ce ven­dredi avoir été attaqués par les forces gouvernementales qu’ils affrontent depuis mi-décembre. Selon Lul Ruai Kuang, porte-parole des forces fidèles à son rival, l’ex-vice-président Riek Machar, « les forces de Salva Kiir attaquent actuellement nos positions dans l’Etat pétrolier d’Unité ». De son côté, Michael Makuei, ministre de l’Information, a affirmé que les rebelles continuaient de commettre des atrocités et de harceler les posi­tions de l’armée. Ils menaçaient même de reprendre les offensives si l’Igad, l’organisation régionale appelée à jouer les médiateurs, res­tait les bras croisés. Cette dernière demande d’activer l’accord signé cette semaine et de commencer rapidement des pourparlers. En fait, l’accord de cessez-le-feu stipule une « cessation immédiate des hos­tilités et de toute opération mili­taire » entre le gouvernement et les rebelles. Il indique également que les parties s’engagent à « redé­ployer et/ou progressivement reti­rer du théâtre d’opérations en République du Soudan du Sud les forces, groupes armés et forces alliées invitées par chaque camp ». Selon les termes du texte, le gou­vernement et la rébellion du Soudan du Sud s’engagent à se retenir de toute attaque contre la population civile. Ils acceptent d’assister les personnes déplacées à rentrer chez elles, mais aussi d’ouvrir des corri­dors humanitaires. Un processus de réconciliation a aussi été proposé dans un deuxième accord intitulé « Accord sur le statut des déte­nus ». Les trois pages qui le com­posent ne mentionnent en fait qu’un compromis entre les parties pour « établir un processus de réconci­liation nationale inclusif dans lequel les détenus et d’autres acteurs politiques, les organisa­tions de la société civile, les chefs traditionnels et religieux auront un rôle significatif à jouer ». En fait, l’Onu et Washington ont tiré la sonnette d’alarme, incitant les deux rivaux à signer rapidement un ces­sez-le-feu. Mais est-ce que cette procédure d’arrêt d’hostilités va être bien appliquée ? Selon des observateurs, le cessez-le-feu est loin d’avoir contraint les belligé­rants à enterrer la hache de guerre, surtout que les deux parties n’arri­vent pas à contrôler leurs troupes, dont certains composés des bandes armées anarchiques. En effet, depuis le 15 décembre dernier, plu­sieurs dizaines de milliers ont trou­vé la mort et des milliers se sont déplacés. Cette situation compli­quée va certainement accroître la souffrance du peuple de cet Etat nouveau-né .

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