L'accord signé cette semaine stipule une cessation immédiate des hostilités et de toute opération militaire, ce qui n'est pas strictement réalisé.
(Photo: Reuters)
Malgré la signature d’un accord de cessez-le-feu, il n’y a toujours pas de calme au Soudan du Sud. L’accord de cessez-le-feu, signé jeudi 23 janvier à Addis-Abeba et visant à faire taire les armes, a été violé le jour d’après. Des accrochages ont déjà eu lieu vendredi entre les rebelles, menés par Riek Machar, et les soldats de l’armée régulière, fidèles au président Salva Kiir. Les rebelles ont en effet affirmé ce vendredi avoir été attaqués par les forces gouvernementales qu’ils affrontent depuis mi-décembre. Selon Lul Ruai Kuang, porte-parole des forces fidèles à son rival, l’ex-vice-président Riek Machar, «
les forces de Salva Kiir attaquent actuellement nos positions dans l’Etat pétrolier d’Unité ». De son côté, Michael Makuei, ministre de l’Information, a affirmé que les rebelles continuaient de commettre des atrocités et de harceler les positions de l’armée. Ils menaçaient même de reprendre les offensives si l’Igad, l’organisation régionale appelée à jouer les médiateurs, restait les bras croisés. Cette dernière demande d’activer l’accord signé cette semaine et de commencer rapidement des pourparlers. En fait, l’accord de cessez-le-feu stipule une «
cessation immédiate des hostilités et de toute opération militaire » entre le gouvernement et les rebelles. Il indique également que les parties s’engagent à «
redéployer et/ou progressivement retirer du théâtre d’opérations en République du Soudan du Sud les forces, groupes armés et forces alliées invitées par chaque camp ». Selon les termes du texte, le gouvernement et la rébellion du Soudan du Sud s’engagent à se retenir de toute attaque contre la population civile. Ils acceptent d’assister les personnes déplacées à rentrer chez elles, mais aussi d’ouvrir des corridors humanitaires. Un processus de réconciliation a aussi été proposé dans un deuxième accord intitulé «
Accord sur le statut des détenus ». Les trois pages qui le composent ne mentionnent en fait qu’un compromis entre les parties pour «
établir un processus de réconciliation nationale inclusif dans lequel les détenus et d’autres acteurs politiques, les organisations de la société civile, les chefs traditionnels et religieux auront un rôle significatif à jouer ». En fait, l’Onu et Washington ont tiré la sonnette d’alarme, incitant les deux rivaux à signer rapidement un cessez-le-feu. Mais est-ce que cette procédure d’arrêt d’hostilités va être bien appliquée ? Selon des observateurs, le cessez-le-feu est loin d’avoir contraint les belligérants à enterrer la hache de guerre, surtout que les deux parties n’arrivent pas à contrôler leurs troupes, dont certains composés des bandes armées anarchiques. En effet, depuis le 15 décembre dernier, plusieurs dizaines de milliers ont trouvé la mort et des milliers se sont déplacés. Cette situation compliquée va certainement accroître la souffrance du peuple de cet Etat nouveau-né .
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