« Je suis profondément préoccupé par le risque croissant d’un conflit plus large au Proche-Orient et j’exhorte toutes les parties, ainsi que les Etats ayant une influence à agir d’urgence pour une désescalade », a déclaré Volker Türk dans un communiqué. « Tout, et je dis bien tout, doit être fait pour éviter que cette situation ne se détériore davantage et ne tombe dans un abîme avec des conséquences encore plus terribles pour les civils », a-t-il ajouté.
Le Haut-Commissaire souligne que « les droits humains, et en premier lieu la protection des civils, doivent être la priorité absolue ». « Au cours des dix derniers mois, des civils — principalement des femmes et des enfants — ont déjà enduré des douleurs et des souffrances insupportables à cause des bombes et des armes à feu », a-t-il poursuivi.
L’Iran, le mouvement palestinien Hamas et le Hezbollah libanais ont accusé Israël de la mort mercredi du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué dans sa résidence à Téhéran. La veille, Israël avait revendiqué une frappe qui a tué le chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr, près de Beyrouth.
Dans ce contexte tendu, trois personnes ont été tuées lundi par des frappes israéliennes dans le sud du Liban, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé, sur fond de craintes d’une conflagration régionale liée à la guerre dans la bande de Gaza. Le ministère a fait état plus tôt lundi de deux personnes tuées « dans une frappe ennemie » sur Maïs Al-Jabal, un village frontalier d’Israël. Dans un autre communiqué publié lundi soir, il a annoncé qu’une troisième personne, dont l’identité n’a pas été établie dans l’immédiat, avait été tuée et une autre blessée par une frappe israélienne visant une moto à Aba, dans le sud du Liban.
Une femme qui se trouvait à proximité du site ciblé a fait une fausse couche après avoir éprouvé « un grand choc et une peur intense », a ajouté le ministère de la Santé. L’Agence nationale d’information libanaise (ANI) a indiqué de son côté que parmi les morts figurait « un secouriste de l’association Al-Risala », relevant du mouvement Amal, un allié du Hezbollah.
Les frappes du lundi sont intervenues alors que les craintes d’un embrasement régional s’intensifient, l’Iran et ses alliés ayant promis de riposter à l’assassinat du chef du Hamas, imputé à Israël, et celui du responsable militaire du Hezbollah, revendiqué par l’Etat israélien.
Le Hezbollah a revendiqué lundi une série d’attaques contre des positions militaires israéliennes, dont l’une à l’aide de drones chargés d’explosifs, ANI faisant état de frappes israéliennes sur plusieurs zones du sud du Liban.
L’aviation israélienne a par ailleurs franchi à deux reprises en milieu de journée le mur du son au-dessus de Beyrouth, selon ANI, ce qui a suscité l’inquiétude dans la capitale.
En outre, le ministère libanais de la Santé a annoncé lundi avoir reçu une cargaison d’aide d’urgence de 32 tonnes de matériel médical destinée à soigner les blessés de guerre, fournie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
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