Qu’est-ce que l’alimentation émotionnelle ?
C’est un trouble de l’alimentation incontrôlé lié à certains sentiments comme le stress, l’anxiété, la solitude, la tristesse, la peur, l’ennui ou même la douleur. Dans cet état d’esprit, on a tendance à se tourner vers la nourriture pour des raisons de « confort émotionnel ». L’alimentation devient ainsi une solution rapide, quoique temporaire, à notre souffrance. En effet, manger permet de libérer des sensations agréables et d’oublier facilement les expériences douloureuses. Avec le temps, la personne qui adopte ce comportement se sent piégée et a tendance à répéter sa conduite sans se rendre compte.
Manger, un cercle vicieux
La faim émotionnelle est le résultat d’émotions qui donnent envie de manger comme la frustration, l’ennui, la solitude, la colère, la tristesse, les soucis financiers et le stress au travail. Ces émotions engendrent des frustrations profondes. Mais au lieu de résoudre les problèmes, on est pris au piège dans un cycle vicieux de dépendance émotionnelle à l’égard de la nourriture qui est difficile à briser.
Pourquoi la nourriture ?
Normalement, la sensation de faim stimule notre estomac. C’est un sentiment positif auquel on peut se fier pour comprendre qu’il est temps de manger. Mais la nourriture émotionnelle est complètement autre chose. Les émotions négatives peuvent conduire à un sentiment de vide émotionnel. On a tendance à penser que la nourriture peut combler ce vide en créant un faux sentiment de plénitude. Ce lien complexe entre la nourriture et les émotions est la clé pour libérer nos frustrations et chercher notre confort ailleurs. Manger des aliments riches en graisses ou en sucre dans les moments d’anxiété libère l’hormone du bonheur (la sérotonine), ce qui est lié temporairement à un sentiment de bien-être.
Cette envie de manger sans forcément avoir faim a pour but de remédier à un sentiment plus profond. Mais notre corps, lui, sait que l’émotion qui est refoulée, qu’on ne veut pas voir, existe. Il va donc nous inciter à manger pour compenser cette émotion puisqu’on ne veut pas la libérer.
Comment mettre un terme à ce comportement ?
Il faut tout d’abord une prise de conscience des causes de cette consommation alimentaire excessive et impulsive. Puis, il faut définir les éléments déclencheurs qui conduisent à la nourriture émotionnelle. Essayez d’observer ce que vous mangez, prenez des notes pendant un mois et notez les situations qui ont accompagné chaque consommation et les moments particuliers qui vous ont affectés. Vous remarquerez que les situations se répètent et que vous avez tendance à consommer plus après certains sentiments. Après un appel téléphonique, une journée stressante au travail, lors d’une séparation, etc. Notez consciencieusement ce que vous mangez et liez-le au contexte émotionnel qui entoure vos repas. Cette technique vous permettra d’analyser les émotions qui ont une influence sur vos choix alimentaires.
Une fois les déclencheurs visibles, essayez plutôt de vous concentrer sur la compréhension, sur la prise de conscience de votre comportement. La dernière étape est de créer un autre itinéraire d’alimentation. Dès que vous sentez les éléments déclencheurs, partez en promenade, appelez un ami, faites une interaction sociale, buvez un verre d’eau, écoutez une chanson. Mais le plus important c’est de ne pas vous culpabiliser. Un discours négatif interne ne fera que vous pousser encore plus vers l’alimentation émotionnelle. Sachez que l’auto-compassion est l’outil-clé pour s’en sortir. Soyez gentil avec vous-même.
Comment l’alimentation émotionnelle fonctionne-t-elle ?
Notre cerveau, qui contrôle nos émotions, tente de nous présenter cette alimentation comme une protection, un instinct de survie, comme si c’était une façon de prendre soin de nous et non pas de nous faire du mal. Raison pour laquelle il faut être conscient des motifs réels de nos sentiments, de la peur ou de l’insécurité que nous éprouvons. En comprenant le mécanisme à travers lequel le cerveau fonctionne, vous pouvez créer un espace pour vous donner le message que vous êtes en sécurité. Un petit moment de réflexion pour apaiser votre cerveau avant de consommer de la nourriture. Il faut ensuite vous poser la question : de quoi avez-vous vraiment besoin ? Car c’est seulement là que vous pourrez prendre le premier pas vers la raison réelle de votre insécurité. Cette question vous permettra de prendre des décisions, de parvenir à des solutions et de reprendre le contrôle de votre vie au lieu d’utiliser la nourriture comme une échappatoire.
Quand faut-il s’inquiéter ?
L’alimentation émotionnelle est le fait de se donner du plaisir, un moyen de nous rendre plus heureux, plus calmes ou tout simplement pour nous sentir mieux. Parfois, ce comportement atteint un niveau assez sérieux et il devient très difficile de le surmonter. Pour certains, cette forme aggravée d’alimentation émotionnelle devient une « frénésie alimentaire ». C’est le moment où la personne passe du stade de manger en réponse à ses émotions à celui de se suralimenter. Et ce, à chaque fois qu’elle se trouve incapable de gérer ou de comprendre ses émotions. Ce passage de l’alimentation émotionnelle à la frénésie coïncide souvent avec un traumatisme ou un bouleversement majeur. Dans ce stade, la personne a tendance à consommer des quantités de nourriture excessives, à perdre le contrôle, à tel point de se sentir inconsciente de ce qu’elle fait. Et elle perd même la saveur de la nourriture et le plaisir du goût. Ce qui compte pour elle c’est seulement de consommer excessivement et le plus rapidement possible. Avec ce genre de comportement, la personne doit explorer d’abord les raisons psychologiques réelles qui l’ont poussée à agir ainsi. Tout régime alimentaire sera inutile si les origines fondamentales du problème ne sont pas traitées. L’estime de soi est souvent connectée à ce phénomène. Plus tard, approfondir sa relation avec la nourriture sera indispensable.
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