Le ministre des Affaires étrangères et de l'Immigration Badr Abdel Ati s’est réuni mardi 6 août avec son homologue libanais Abdallah Bou Habib.

« L’Egypte déploie des efforts intenses pour éviter un embrasement régional et préserver la sécurité du Liban et de son peuple », a souligné Abdel Ati lors d’une conférence de presse conjointe tenue à l'issue de leur entretien.

Les deux ministres ont abordé les récents développements liés à la crise dans la bande de Gaza et leurs répercussions sur le Liban.

« Il ne fait pas de doute que cette visite intervient à un moment crucial et sensible alors que la situation régionale se complexifie », a dit le ministre égyptien faisant référence à la « guerre brutale » qu'Israël mène contre les citoyens dans la bande de Gaza et les risques d’escalade qu’elle implique.

Abdelatty a souligné que l'Egypte condamnait fermement les attaques répétées contre le Liban et contre sa souveraineté, notamment les récents bombardements au drone israéliens dans la banlieue sud de Beyrouth.

Le ministère de la Santé libanais a fait état le 5 août de deux personnes tuées par des frappes israéliennes dans le village de Maïs al-Jabal et une troisième à Ebba, toujours dans le sud du Liban.

Abdelatty a déclaré que l'Egypte continuait d'exhorter toutes les parties en conflit à faire preuve de retenue pour éviter que la région ne sombre dans une guerre globale.

Il a réitéré la position de l'Egypte condamnant fermement la voie des assassinats politiques et des assassinats en général, ainsi que les attaques qui visent certains pays et leur souveraineté. Il a prévenu que de telles politiques ne feraient que « provoquer davantage de violence et de contre-violence, ce qui pourrait conduire à une situation incontrôlable ».

De son côté le ministre libanais a salué le rôle central de l’Egypte face aux circonstances difficiles dans lesquelles se trouve la région, et le soutien qu’elle offre au Liban.

Il a souligné l’importance d’appliquer la résolution 1701 du conseil de sécurité des Nations unies pour restaurer la stabilité du Liban et sa souveraineté sur son territoire.

La tension au Moyen-Orient a monté d’un cran après l'assassinat, le 31 juillet à Téhéran, du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et l’assassinat quelques heures plus tôt du chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

Course contre la montre

La communauté internationale est engagée dans une course contre la montre pour éviter une escalade militaire entre d'une part l'Iran et ses mouvements alliés et Israël de l'autre.

Le président américain Joe Biden a tenu lundi une réunion d'urgence avec son équipe de sécurité nationale. « Nous sommes impliqués dans une diplomatie intense jour et nuit avec un message très simple : tous les protagonistes doivent éviter l'escalade », a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, réitérant les appels américains pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.