Des délégations égyptienne, américaine, qatarie et israélienne se sont réunies dimanche dernier à Rome dans le cadre des pourparlers en vue d’une trêve dans la guerre à Gaza. La réunion a porté sur les nouvelles propositions présentées par le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, lors de sa récente visite aux Etats-Unis. « Discutées et étudiées par les délégations égyptienne et qatarie, ces propositions sont transmises aux Palestiniens. Donc, ces discussions sont simplement des réunions pour expliquer les propositions israéliennes », explique Tarek Fahmy, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire. Il ajoute : « Les propositions israéliennes portent sur plusieurs points importants : l’interdiction pour les groupes armés palestiniens de revenir au nord de Gaza. L’armée israélienne gardera des troupes dans l’axe de Salah Al-Din (Philadelphie) et aura l’autorité de fouiller les Palestiniens qui retournent au nord de Gaza et de les empêcher de revenir ». L’importance des dernières discussions à Rome réside dans le renforcement des pressions sur les parties israélienne et palestinienne, mais « on ne s’attend pas à une trêve permanente dans les prochains jours », explique Fahmy.
Les réunions de Rome se sont tenues au moment où les relations entre Israël et le gouvernement américain sont mises à l’épreuve, les Etats-Unis faisant pression pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, dévastée par plus de dix mois de guerre. Au cours de sa visite, Netanyahu a été reçu en grande pompe au Congrès avant de rencontrer le président Joe Biden puis la vice-présidente Kamala Harris. Celle-ci a donné le signal d’un possible changement majeur dans la politique américaine à l’égard de Gaza, promettant de ne pas rester « silencieuse » face aux souffrances des civils et insistant sur la nécessité de conclure un accord de paix sans tarder.
Montée de la violence
Malgré les appels internationaux au cessez-le-feu dans la bande de Gaza et au calme dans la région, celle-ci connaît une flambée de violence et la guerre se poursuit non seulement à Gaza, mais aussi dans le Golan et au Liban. Ainsi, une frappe israélienne sur une école à Gaza a fait 30 morts samedi, selon le ministère de la Santé de Gaza. « L’école Khadija, qui abritait une unité médicale de fortune dans la région de Deir Al-Balah, a été ciblée par une frappe qui a fait 30 martyrs et plus de 100 blessés », a déclaré le ministère de la Santé de Gaza. C’est au moins la 8e fois qu’une école est touchée depuis le 6 juillet. Selon la Défense civile de Gaza, la structure abritait environ 4 000 déplacés. Ces derniers mois, l’armée israélienne est retournée dans plusieurs zones du territoire palestinien d’où elle avait affirmé avoir chassé le Hamas, comme à Khan Younès.
Au lendemain de cette opération contre l’école, un tir de roquettes sur le plateau du Golan, contre la ville de Majdal Shams, a fait 12 morts. Le tir de roquettes est intervenu après l’annonce par une source de sécurité libanaise que 4 combattants du Hezbollah, soutenu par l’Iran, avaient été tués par une frappe israélienne dans le sud du Liban. Netanyahu a indiqué qu’Israël ne laisserait pas « cette attaque meurtrière sans réponse » et que le mouvement du Hezbollah « en paierait le prix fort, un prix qu’il n’a jamais payé auparavant », selon un communiqué de son bureau. De son côté, le Hezbollah a nié être l’auteur du tir de roquette.
Face au danger d’escalade, l’ONU a exhorté « les parties à faire preuve de la plus grande retenue » dans un communiqué conjoint de la coordinatrice spéciale des Nations-Unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, et du chef de la Force Intérimaire des Nations-Unies au Liban (FINUL), Aroldo Lazaro.
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