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Alzheimer: l'agence européenne des médicaments bloque un traitement très attendu

AFP , Vendredi, 26 juillet 2024

Le Leqembi avait été autorisé en janvier 2023 par les autorités sanitaires américaines pour les patients en stade préliminaire.

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Leqembi, autorisé aux Etats-Unis, "ne contrebalance pas le risque d'effets secondaires graves associés au médicament", selon un communiqué du régulateur.

L'Agence européenne des médicaments (EMA) s'est prononcée vendredi contre la mise sur le marché dans l'Union européenne d'un traitement très attendu visant à réduire le déclin cognitif des patients souffrant de la maladie d'Alzheimer.

L'effet observé du traitement commercialisé sous le nom de Leqembi, autorisé aux Etats-Unis, "ne contrebalance pas le risque d'effets secondaires graves associés au médicament", selon un communiqué du régulateur, qui pointe notamment des "saignements potentiels dans le cerveau des patients".

Depuis des décennies, les chercheurs ont échoué à réaliser une véritable percée dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer, qui touche des dizaines de millions de personnes dans le monde. Aucun remède permettant une guérison n'existe encore à ce jour.

Le Leqembi avait été autorisé en janvier 2023 par les autorités sanitaires américaines pour les patients n'ayant pas encore atteint un stade avancé de la maladie.

Administré par intraveineuse une fois toutes les deux semaines, il est développé par l'entreprise pharmaceutique japonaise Eisai, en partenariat avec l'américaine Biogen.

Le Leqembi, dont le principe actif est nommé lecanemab, cible les dépôts d'une protéine appelée bêta-amyloïde.

Si la cause exacte de la maladie d'Alzheimer reste mal comprise, les cerveaux des patients présentent des plaques amyloïdes, qui se forment autour de leurs neurones et les détruisent à terme.

C'est ce qui entraîne les pertes de mémoire caractéristiques de la maladie. Dans les dernières phases, les patients ne peuvent plus effectuer les tâches quotidiennes ou tenir de conversations.

L'EMA pointe dans son avis négatif "en particulier l'apparition fréquente d'anomalies d'imagerie liées à l'amyloïde (...) impliquant un gonflement et des saignements potentiels dans le cerveau des patients" s'étant fait administrer le traitement.

Ce frein de l'EMA "sera une déception pour beaucoup", a réagi la Pr Tara Spires-Jones, spécialiste sur la neurodégénérescence à l'université d'Edimbourg.

"Mais il y a des raisons de garder espoir. Le lecanemab a montré qu'il était possible de ralentir la progression de la maladie", a-t-elle poursuivi dans un communiqué. "Il nous faut maintenant intensifier nos efforts pour découvrir de nouveaux traitements plus sûrs", a-t-elle ajouté.

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