L’accusation compte appeler huit témoins après sa déclaration liminaire jeudi et vendredi et entend prouver la culpabilité des accusés grâce à des relevés des communications entre téléphones portables qui appartiendraient aux accusés. L’audience s’est ouverte quelques heures après qu’un autre attentat à la bombe eut fait trois morts dans un fief du Hezbollah proche de la frontière syrienne.
« Nous allons procéder comme si les accusés étaient présents et avaient plaidé non coupables », a déclaré le juge David Re à l’ouverture de l’audience publique devant le Tribunal Spécial pour le Liban (TSL), le seul tribunal pénal international pouvant juger des actes de terrorisme.
Rafic Hariri a été tué le 14 février 2005 par l’explosion d’une camionnette. L’attentat contre le milliardaire avait mené au départ des troupes syriennes du Liban, sous leur joug pendant près de 30 ans.
Le fils de Rafic Hariri, Saad, qui était présent à l’audience, a estimé que « le Liban a beaucoup souffert et aujourd’hui, on verra finalement une justice », a affirmé celui qui a été lui-même premier ministre de 2009 à 2011.
Le TSL, créé en 2007 par le Conseil de sécurité des Nations-Unies mais n’est pas entré en fonction qu’en 2009, est source de tensions entre le parti chiite Hezbollah, soutenu par Damas, et ses rivaux de la coalition dite du 14 Mars, pro-occidentale et lancée en réaction à l’assassinat du sunnite Hariri.
La question du soutien au TSL avait même entraîné la chute du gouvernement de Saad Hariri, en janvier 2011. Le Hezbollah a exclu la remise des suspects. Les tensions au sujet du TSL ont pourtant été éclipsées dernièrement par des violences exacerbées par la guerre qui sévit en Syrie depuis trois ans : le Hezbollah a de fait ouvertement pris parti pour le régime de Bachar Al-Assad tandis que la coalition du 14 mars est anti-syrienne.
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