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La BCE s’offre le luxe d’être optimiste

Gilane Magdi, Mardi, 16 octobre 2012

Pas de dévaluation de la livre égyptienne : c’est ce qu’a déclaré le sous-gouverneur de la Banque Centrale d’Egypte (BCE), Nidal Al-Assar. Il balaye ainsi les rumeurs qui circulaient sur une possible intervention de la BCE.

Au moment où tout le monde s’inquiète de la valeur de la monnaie nationale par rapport au dollar, la BCE nie toute rumeur sur une éventuelle dévaluation. « S’il n’y avait pas de développement économique en Egypte dans la prochaine période, on pourrait opter pour ce choix. Mais le taux de change actuel, qui tourne aux alentours de 6,09 L.E. contre un dollar, est raisonnable à notre sens », a assuré le sous-gouverneur de la BCE pour les relations et les investissements étrangers, Nidal Al-Assar, au cours d’une session tenue lors de la conférence internationale de l’Euromoney, la semaine dernière.

Ce responsable a surpris tout le monde en exprimant son optimisme à l’égard de la situation actuelle du marché des changes et du niveau des réserves en devises de l’Egypte. La dévaluation de la monnaie nationale, qui a perdu presque le quart de sa valeur vis-à-vis du dollar après la révolution, et la chute du volume des réserves en devises sont devenues des questions préoccupantes pour les investisseurs, les experts et les médias. Les conséquences de la situation économique actuelle de l’Egypte se font aussi largement sentir au quotidien.

Une vague de critiques contre la politique de la BCE accuse celle-ci d’épuiser les réserves nationales dans le seul but de soutenir la monnaie. Al-Assar assure au contraire que « la Banque centrale n’a pas épuisé ses réserves en dollars, qui ont perdu la moitié de leur valeur depuis le déclenchement de la révolution. Ces sommes étaient utilisées pour financer la facture des importations du pays en énergie. Cette facture se monte à 600 millions de dollars mensuels ».

Al-Assar assure aussi que la BCE n’intervient que s’il y a spéculation de la part des investisseurs. Les indicateurs prouvent, selon lui, que la situation du marché des changes et celle des réserves s’améliorent. « Il suffit de jeter un coup d’œil sur le niveau des réserves durant le mois de septembre. Le montant des dépôts en dollars n’a pas subi d’augmentation extraordinaire suite à la faible participation des investisseurs étrangers dans les bons du trésor gouvernementaux, mais le niveau des réserves est resté stable. C’est à l’évidence un bon signe », ajoute-t-il.

Al-Assar ajoute que la stratégie de la BCE ne consiste à tabler ni sur un niveau précis des réserves, ni sur un taux de change fixe de la monnaie égyptienne. Au cours des 8 dernières années, elle s’est employée à garder un marché des changes ordonné, c’est-à-dire un marché des changes qui permet aux investisseurs étrangers d’entrer et de sortir sans complications inutiles. C’est cette stratégie qu’elle entend maintenir.

La hausse du taux d’inflation — qui fera probablement suite à l’annulation des subventions — a été l’un des sujets principaux des discussions. A cet égard, Nidal Al-Assar explique que l’impact devrait être immédiat et très limité dans le temps, puisqu’il s’agit d’une restructuration du système des subventions et non pas d’une simple hausse des prix. « Par exemple, la bonbonne de gaz pourra coûter au terme de cette réorganisation dans les 5 L.E. contre 30 L.E. actuellement, ce qui signifie, à terme, une baisse des prix après une période transitoire d’inflation », dit-il.

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