
Des enfants palestiniens à l’arrière d’une charrette avec leurs biens, alors que des milliers de Palestiniens ont fui suite à l’ordre d’évacuation temporaire de l’armée israélienne pour des parties de Khan Yunis, Le Hamas, y compris la zone humanitaire d’Al-Mawasi, arrive dans une autre zone du sud de la bande de Gaza. Photo : AFP
Le ministère de la Santé à Gaza a annoncé lundi que 70 Palestiniens avaient été tués dans des opérations israéliennes à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza, d'où des milliers de personnes ont fui dans la panique après un ordre d'évacuation militaire.
Alors que la guerre entre Israël et le Hamas palestinien ne connaît pas de répit, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est arrivé lundi à Washington où il doit rencontrer Joe Biden dans la semaine et prononcer mercredi un discours devant le Congrès.
Le président américain s'est engagé lundi à "continuer à travailler pour mettre fin à la guerre à Gaza". Sa vice-présidente Kamala Harris, pressentie pour obtenir l'investiture du Parti démocrate à la présidentielle de novembre, rencontrera elle aussi Benjamin Netanyahu "cette semaine" à Washington, selon ses services.
Au moins 70 Palestiniens ont été tués et plus de 200 blessées dans des "attaques de l'occupation israélienne dans le gouvernorat de Khan Younès depuis ce matin et jusqu'à maintenant", a indiqué le ministère de la Santé à Gaza .
Contactée par l'AFP, l'armée n'a pas réagi dans l'immédiat. Mais dans un communiqué, elle a affirmé que son aviation et ses chars "avaient bombardé et éliminé des terroristes dans la région".
Devant l'hôpital Nasser de Khan Younès où morts et blessés ont été transportés, des scènes déchirantes ont lieu sous le regard impuissant des soignants: un homme brandit le cadavre d'un bébé en hurlant, une femme effondrée par le chagrin se frappe la tête, des gens couverts de sang au regard hagard.
"Gaza est finie"
L'armée s'était retirée début avril de Khan Younès, la plus grande ville du sud du territoire palestinien, en disant y avoir achevé après des mois de bombardements intenses et de combats, ses opérations contre le Hamas, considéré comme terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.
Mais plus tôt lundi, elle a ordonné à la population de quitter à nouveau l'est de Khan Younès, en disant préparer une "opération contre les organisations terroristes" après des tirs de roquettes en direction d'Israël à partir de la zone.
"Nous étions heureux de préparer le petit-déjeuner", et soudain "les obus tombent, puis les tracts d'avertissement", raconte Hassan Qoudayh, qui a dû fuir avec sa famille comme des milliers d'autres personnes qui sont partis dans la panique.
"Il y avait des martyrs dans les rues. Gaza est finie, Gaza est morte. Il ne reste rien, rien. Assez!", a-t-il lancé.
Déplacé pour la quatrième fois, Youssef Abou Taimah, n'en peut plus. "Nous allons vivre dans la rue! On est épuisés, on n'en peut plus de ces déplacements".
Avec le Qatar et l'Egypte, Washington tente de relancer les négociations pour un cessez-le-feu à Gaza associé à une libération d'otages. Une délégation israélienne est attendue jeudi à Doha, selon une source proche des pourparlers.
En soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza en proie à un désastre humanitaire et menacée de famine selon l'ONU, les rebelles houthis au Yémen et le Hezbollah libanais, des alliés du Hamas et de l'Iran, ont ouvert des fronts contre Israël.
Samedi, au lendemain d'une attaque de drone meurtrière des Houthis contre Tel-Aviv, Israël a bombardé le port stratégique de Hodeida dans l'ouest du Yémen tenu par les rebelles, faisant six morts.
* Article modifié par Ahraminfo
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