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Iraq : La main tendue de l’EIIL

Mardi, 21 janvier 2014

Essayant de retrouver la confiance de l’opposition, l’Etat Islamique en Iraq et au Levant (EIIL), lié à Al-Qaëda, tend la main aux rebelles syriens, ses anciens alliés.

« Aujourd’hui, l’Etat (islamique) vous demande d’arrêter de nous combattre, et de vous concen­trer sur les combats contre le régime syrien », déclare dans un message audio posté sur des forums djihadistes un homme présenté comme Abou-Bakr Al-Baghdadi, le chef de l’organisa­tion. Le 3 janvier, de nombreux groupes rebelles excédés par les exactions attribuées à l’EIIL et sa volonté d’hégémonie ont lancé une offensive contre le groupe djihadiste dans les zones contrô­lées par la rébellion dans le nord de la Syrie. Les combats entre rebelles et djihadistes ont depuis fait près de 1 100 morts, selon une ONG syrienne. Cet enregistrement marque un tournant dans la politique de l’EIIL, qui avait affirmé récemment qu’il écraserait les combattants de l’opposition syrienne, et qu’il considérait les membres de la Coalition nationale syrienne et sa branche armée, l’Armée syrienne libre, comme des cibles légi­times. Si Baghdadi accuse les groupes rebelles d’avoir poignardé l’EIIL dans le dos, il demande cependant à ses combattants de « ne pas trahir qui que ce soit et de pardonner aux rebelles » « Pardonnez-leur, concentrez-vous sur votre ennemi, qui est l’ennemi du peuple sunnite », ajoute-t-il, alors que la grande majorité des rebelles syriens sont sunnites et combattent le président Bachar Al-Assad, de confession alaouite, une branche du chiisme. Mais parmi les sunnites, l’union n’est pas systématique : ainsi sur le terrain, les rebelles s’opposent à l’EIIL, et le Front Al-Nosra, djihadiste, reste au mieux neutre dans les affrontements qui les opposent. En avril 2013, Abou-Bakr Al-Baghdadi, à la tête de l’Etat islamique en Iraq, la branche d’Al-Qaëda dans le pays, avait pourtant souhaité fusionner son orga­nisation avec le Front Al-Nosra, la branche syrienne du réseau, donnant ainsi naissance à l’EIIL. Mais Al-Nosra et le chef d’Al-Qaëda lui-même, Ayman Al-Zawahri, ont rejeté cette fusion. Ce message intervient après que les djihadistes de l’EIIL se sont retirés de la ville syrienne de Saraqeb, leur dernier bastion dans la province d’Idleb, après plusieurs jours de combats contre leurs anciens alliés rebelles. Des dizaines de com­battants de l’EIIL sont morts ou ont été blessés dans les combats à Saraqeb, aux mains des rebelles depuis novembre 2012. La ville est tom­bée aux mains de l’EIIL en décembre. Cette localité est stratégique, car elle est située entre Hama et Alep, deux principales villes de Syrie.

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