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France/#MeToo: Aude Hesbert à la tête du festival du cinéma américain de Deauville

AFP , Lundi, 22 juillet 2024

MeToo
Aude Hesbert à la tête du festival du cinéma américain de Deauville

Aude Hesbert a été nommée lundi directrice du Festival du cinéma américain de Deauville, en Normandie (nord-ouest de la France), après la mise en retrait de son prédécesseur Bruno Barde en raison d'accusations d'agressions sexuelles publiées dans la presse française.

L'annonce a été faite par le groupe Hopscotch assurant la communication du festival de Deauville, qui fête ses 50 ans cette année (6-15 septembre).

Mme Hesbert reprend aussi les fonctions de M. Barde à la tête du Festival international du film fantastique de Gérardmer (nord-est), dont la prochaine édition est prévue du 29 janvier au 2 février 2025, et du Film policier de Reims (est), du 1er au 6 avril prochains.

Elle succède enfin à M. Barde en tant que directrice générale de Public Système Cinéma, agence de communication et d'organisation d'événements autour du cinéma, qui appartient au groupe Hopscotch.

Mme Hesbert est active depuis 20 ans dans le circuit des festivals internationaux, passée notamment par la Quinzaine des cinéastes à Cannes, le Festival Paris Cinéma ou encore Unifrance, organisme chargé de la promotion du cinéma et de l'audiovisuel français à l'international.

En 2018, Mme Hesbert avait rejoint Public Système Cinéma en tant que directrice adjointe, poste qu'elle occupait jusqu'en 2023, avant de devenir directrice de la Villa Albertine à Los Angeles, institution soutenant les échanges culturels entre la France et les Etats-Unis.

M. Barde avait été "dispensé" dès mi-juin de toutes ses responsabilités évoquées précédemment, après avoir été visé par des accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles de sept collaboratrices entre 2014 et 2023, selon une enquête du journal français sur internet Mediapart.

"Je n'ai jamais fait de remarque à connotation sexuelle, ni eu le moindre geste ou incitation à caractère sexuel ou sexiste envers mes collaboratrices", s'est défendu M. Barde dans Mediapart.

"Et, si jamais certaines ont pu se sentir offensées, je les prie de m'en excuser sincèrement", a-t-il ajouté.

Les témoignages anonymes publiés par Mediapart vont de remarques sexistes, à une main sous un tee-shirt, ou encore à une proposition de bain avec massage.

Cette nouvelle affaire est survenue alors que le cinéma français est en pleine nouvelle vague #MeToo depuis que l'actrice Judith Godrèche a porté plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon, pour des violences sexuelles et physiques remontant à son adolescence.

Benoît Jacquot a par ailleurs été mis en examen pour viols sur les actrices Julia Roy en 2013 et Isild le Besco entre 1998 et 2000, et placé sous contrôle judiciaire. Des accusations que le cinéaste récuse.

Quant à Dominique Boutonnat, jusqu'alors l'un des hommes les plus puissants du cinéma français, il a dû quitter le 28 juin la tête du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), après avoir été condamné à de la prison ferme pour agression sexuelle.

Il était parvenu à être reconduit à la présidence, en 2022, malgré son inculpation.

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