A chaque fois que des négociations pour un cessez-le-feu à Gaza reprennent, le même scénario se répète : une intensification des frappes israéliennes contre les Palestiniens. Alors que les efforts de médiation reprenaient timidement au Caire et à Doha, Israël a commis un nouveau massacre, l’un des plus meurtriers depuis le début de la guerre : des frappes israéliennes ont tué, samedi 13 juillet, une centaine des Palestiniens dans le camp de déplacés d’Al-Mawassi, dans le sud du territoire, près de Khan Younès, et dans le camp de réfugiés d’Al-Chati à Gaza-ville (nord). Les forces d’occupation ont commis cette attaque sous prétexte de cibler deux hauts dirigeants du Hamas, Mohammed Deif et Rafa Salama, respectivement chef de la branche armée et commandant à Khan Younès du Hamas, présentés comme « deux cerveaux du 7 octobre ». D’après un responsable du Hamas, Deif est en vie, tandis que la mort de Rafa Salama est confirmée par Israël. Cependant, les victimes comme d’habitude sont dans la plupart des enfants et des femmes. Le lendemain, l’armée israélienne a bombardé une nouvelle école abritant des déplacés dans le camp de Nousseirat, dans la bande de Gaza. La Défense civile du territoire palestinien fait état de 15 morts. En huit jours, l’armée israélienne a bombardé à cinq reprises des écoles abritant des déplacés par la guerre.
Des provocations qui viennent bousculer le marathon diplomatique qui venait d’être relancé, avec la médiation de l’Egypte, du Qatar et des Etats-Unis, après une concession la semaine dernière du Hamas, qui avait accepté de négocier sur la libération d’otages et de Palestiniens détenus par Israël en l’absence d’un cessez-le-feu permanent avec Israël.
En réaction à ces attaques, un responsable du Hamas a, dans un premier temps, fait part à l’AFP de la décision du mouvement d’arrêter les négociations en vue d’un cessez-le-feu, dénonçant le « manque de sérieux et les massacres israéliens contre des civils non armés ». Une décision niée plus tard par le porte-parole du Hamas. Il a souligné que les négociations sont bloquées depuis des jours en raison « de l’intransigeance, de la politique dilatoire israélienne et de l’imposition de conditions supplémentaires en dehors de la dernière proposition ». Le porte-parole du mouvement a ajouté que « les efforts égyptiens et qataris restent en place pour parvenir à un cessez-le-feu et mettre fin à l’agression malgré la politique d’obstruction israélienne ». Côté israélien, certains médias ont avancé qu’une délégation israélienne se rend à Doha pour poursuivre les négociations. Une confusion qui n’augure rien de bon.
Selon des observateurs, Netanyahu a accepté la reprise des négociations pour ses propres intérêts, mais il n’est pas sérieux quant à un cessez-le-feu. « Il voulait apaiser la situation à l’intérieur, calmer l’opposition et envoyer également un message aux familles des otages », explique Mohamed Abdel-Wahed, expert sécuritaire, tout en ajoutant que Netanyahu n’a jamais caché son intention de poursuivre la guerre jusqu’à la destruction du Hamas. « Netanyahu joue la carte du temps, il veut gagner des points auprès de l’opinion publique en Israël avant sa visite prévue le 22 juillet à Washington et son discours au Congrès », conclut-il.
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