Lorsqu’un enfant pleure, lorsqu’un adulte panique, ou tombe dans un trauma, la réaction automatique des connaisseurs est : « Respire. Prends un souffle lent et expire ». Cette solution magique, parce qu’efficace et non payante, est devenue au centre des performances dites bodywork, des exercices de gymnastique, et surtout du pilates et du yoga. L’auteur du pilates n’a-t-il pas dit : « La respiration est la première action de la vie, et la dernière » ? Mais il fallait juste savoir comment la maîtriser et comment s’en servir comme outil dans la pratique.
Le secret de la respiration est d’en être conscient : « La conscience de respirer est une invitation à se connecter ». C’est la devise de Rawya el Gammal, praticienne de bodywork basée au Canada, qui travaille sur multiples disciplines qui ont rapport avec la synchronisation corps-esprit et spécialiste dans le traitement des affronts des personnes faisant du sport ou des athlètes. Elle recourt à l’inspiration et l’expiration comme outil dans ses pratiques avec ses clients, mais aussi comme cure. « Lorsque les gens viennent pour faire du pilates, ils ne se rendent pas compte qu’ils travaillent essentiellement sur leur respiration, ils pensent qu’ils travaillent uniquement sur leur corps ». Elle affirme que c’est grâce à la respiration alternée avec la gestuelle que le mouvement réussit à s’accomplir correctement, sans qu’il y ait un craquement de muscles ou des maux, en premier lieu. Puis, avec la pratique et la répétition, on arrive à connecter le corps au système nerveux et aboutir à la détente, la relaxation, en gros à l’état zen.
Le souffle : la clé de toutes les pratiques
En plus du pilates, Rawya el Gammal affirme que la respiration est partie prenante de nombre de pratiques comme la méditation, le HeartMath, les exercices généraux ou pour athlètes (pilates, cardio, « oxygen advantage », respiration de poumons, respiration abdominale, etc.).
Qu’elles soient traditionnelles ou modernes, l’inspiration et l’expiration sont le duo-clé de toute pratique. La praticienne égyptienne rappelle les techniques chinoises du souffle, basées sur les traités chinois anciens, comme le Canon taoïque. Il s’agit de prendre conscience de ce qui se passe dans son corps et son esprit quand on respire, d’observer alors les désordres ressentis comme sources de mal-être ou de maladie, d’employer la mécanique respiratoire pour remédier à ces désordres. Tandis que l’apprentissage de la formation très moderne de HeartMath aide à utiliser votre coeur pour améliorer votre résistance au stress, votre bien-être émotionnel, votre résilience et votre santé. Elle rappelle également une modalité très importante et oubliée lorsqu’on parle des pratiques de la respiration qui mènent à l’équilibre émotionnel, il s’agit de la danse, surtout la danse contemporaine : « Après les techniques respiratoires utilisées dans différentes pratiques, il importe de connecter le souffle avec l’aspect émotionnel. La danse permet l’expression du mouvement à travers la respiration ».
Contrôler sa respiration
On ne cesse de répéter, en matière d’améliorer sa pratique, les consignes : « Soyez conscient de votre souffle » et « Maîtrisez votre respiration ». Pourtant, Rawya el Gammal affirme qu’à force de pratiquer, on apprend. « Au bout des années, dans mon expérience personnelle dans le bodywork, le système du corps change et je deviens aujourd’hui consciente de ma respiration, lorsque je suis calme, en faisant des exercices ou lorsque je suis stressée. C’est quelque chose que l’on apprend, je me rends compte surtout que j’arrive à gérer mon stress grâce à la respiration. Dans mon travail avec les clients, je recours à contrôler la respiration, je les guide à le faire pour aménager le stress et c’est réciproque, je me contrôle moi aussi en même temps ».
Quant à la respiration ralentie, Rawya donne l’exemple de la méditation : « Durant la méditation, lorsqu’on est en pleine conscience, la respiration est ralentie pour être conscient non seulement de la respiration, mais aussi de tous les sens. Conscience du souffle qui va et vient, de la qualité de la respiration, du calme du corps pour remarquer des changements subtils à l’intérieur ».
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