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Frappes et combats dans la ville de Gaza, reprise des négociations au Qatar

AFP , Jeudi, 11 juillet 2024

Gaza
Un Palestinien sur des béquilles, marche sur la terre d’une route détruite devant des bâtiments effondrés après le retrait de l’armée israélienne du quartier de Choujaiya, à l’est de la ville de Gaza. Photo : AFP

D'intenses combats se déroulent jeudi à Gaza, pilonnée par l'armée israélienne, malgré le terme mis la veille à une vaste opération israélienne dans le secteur est de cette ville, totalement dévasté, au dixième mois de guerre menée par Israël.

Après des mois d'efforts diplomatiques restés vains, de nouvelles discussions doivent commencer au Qatar, pays médiateur avec les Etats-Unis et l'Egypte, pour tenter d'avancer vers un cessez-le-feu et une libération d'otages enlevés lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre contre Israël, qui a déclenché la guerre.

Le chef du Mossad, David Barnea, et le directeur de la CIA, William Burns, se sont rendus mercredi à Doha pour continuer les discussions avec les médiateurs.

L'armée israélienne a annoncé jeudi poursuivre son opération dans le centre de la ville de Gaza (nord) contre des combattants "intégrés dans le quartier général de l'Unrwa", l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens. Elle a accusé le Hamas de l'utiliser "comme base pour lancer des attaques".

Des affrontements ont également lieu à Tal al-Hawa, dans le sud de Gaza-ville, et à Sabra (ouest).

Mercredi soir, l'armée israélienne avait annoncé avoir "achevé" ses opérations lancées le 27 juin à Choujaïya, dans l'est de la ville de Gaza, après de violents combats.

Les soldats y "ont achevé leur mission", qui a permis le démantèlement de "huit tunnels" et l'élimination de "dizaines de terroristes" ainsi que la destruction de "base de combats et d'immeubles piégés", selon un communiqué.

L'offensive sur Choujaïya avait été étendue lundi aux quartiers du centre de Gaza-ville, et l'armée a appelé mercredi tous les habitants à évacuer la ville, où se trouvaient jusque-là 300.000 à 350.000 personnes selon l'ONU, via des "couloirs de sécurité".

Dans des tracts, elle a averti que la ville, où elle avait annoncé début janvier avoir "achevé le démantèlement de la structure militaire" du Hamas, restait "une dangereuse zone de combat".

"Destruction immense" 

La guerre a éclaté le 7 octobre après une attaque sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël.

Sur 251 israéliens alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 42 sont mortes, selon l'armée.

Une offensive militaire inédite a été ensuite mené sur la bande qui a fait jusqu'à présent 38.243 morts, en majorité des enfants et des femmes.

Jeudi, des habitants commençaient à regagner le quartier de Choujaïya, marchant au milieu des décombres, dans un paysage dévasté, selon l'AFPTV. D'après la Défense civile, les forces israéliennes se sont retirées du secteur, devenu "une ville fantôme".

"Nous avons trouvé une destruction immense qui défie toute description", a déploré Mohamad Nairi, un déplacé palestinien. "Toutes les maisons ont été démolies", a-t-il affirmé à l'AFP.

Au moins six corps ont été retrouvés dans les ruines du quartier, a affirmé jeudi le ministère de la Santé.

Les hostilités se poursuivent aussi dans le sud du petit territoire palestinien, où des habitants ont fait état d'un bombardement israélien intense dans le nord de la ville de Rafah, frontalière avec l'Egypte.

L'armée israélienne a indiqué jeudi poursuivre ses opérations dans la région de Rafah, affirmant que ses troupes avaient "éliminé des dizaines de terroristes", dont Hassan Abou Kouik, décrit comme un des chefs de la sécurité opérationnelle des forces de sécurité interne du Hamas ayant "mené de nombreuses attaques terroristes" Israël.

Selon l'armée, cinq "projectiles" ont été tirés depuis la zone de Rafah vers le sud d'Israël.

Dans le centre de la bande de Gaza, assiégée et menacée de famine d'après l'ONU, quatre Palestiniens ont été tuées dans une frappe israélienne sur une maison du camp de réfugiés de Nousseirat, selon le ministère de la Santé.

Marathon diplomatique 

Depuis plusieurs mois, le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte butent sur les exigences des deux camps pour avancer vers un cessez-le-feu.

Le Hamas a annoncé dimanche une concession, disant accepter de négocier sur la libération des otages toujours retenus dans la bande de Gaza en l'absence d'un cessez-le-feu permanent avec Israël, qu'il avait jusqu'à présent toujours réclamé.

Le marathon diplomatique a depuis repris de plus belle.

Lors d'une rencontre mercredi à Jérusalem avec le coordinateur de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réitéré son engagement en faveur d'un accord de cessez-le-feu "tant que les lignes rouges d'Israël sont respectées".

M. Netanyahu a toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas et la libération de tous les otages.

Un responsable du mouvement palestinien, Hossam Badran, a toutefois déclaré à l'AFP que l'"intensification" des "massacres" israéliens dans la bande de Gaza ces derniers jours avait pour effet de renforcer les exigences du mouvement.

* Article modifié par Ahraminfo.

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