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Lueur d’espoir en pleine guerre à Gaza

Sabah Sabet , Mercredi, 10 juillet 2024

Les pourparlers pour une trêve à Gaza ont repris cette semaine. Mais si les parties semblent faire preuve de plus de flexibilité, rien n’est encore gagné.

Lueur d’espoir en pleine guerre à Gaza
Malgré la relance des efforts de médiation, les frappes israéliennes meurtrières et les combats se poursuivent à Gaza

Alors que la guerre à Gaza ne connaît aucun répit avec les frappes israéliennes qui ne cessent de cibler de nouvelles victimes palestiniennes, la voie des négociations est à nouveau ouverte. De Doha au Caire, les discussions ont repris après des semaines d’arrêt dans le but de parvenir à un consensus satisfaisant pour toutes les parties.

Des émissaires israéliens retourneront ces prochains jours à Doha pour des pourparlers avec les médiateurs qataris, après une première visite jeudi 4 juillet, a indiqué le bureau du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu. Dans le même temps, au Caire, des discussions ont lieu avec des médiateurs américains, selon Al-Qahera News, qui a fait état de « consultations avec le Hamas » et de réunions prévues au Caire « avec toutes les parties ».

Cette nouvelle impulsion intervient après deux mois d’arrêt et de nombreux échecs. La décision du Hamas d’accepter de négocier sur la libérations les otages israéliens et des prisonniers palestiniens en l’absence d’un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza a fait bouger l’eau stagnante. Le 3 juillet, le mouvement palestinien a fait part de « nouvelles idées » pour mettre fin à la guerre, expliquant que la condition d’un cessez-le-feu complet a été surmontée. Pourtant, après les discussions de Doha du jeudi dernier, le bureau de Netanyahu a souligné la persistance d’écarts avec le Hamas.

A chacun ses calculs

Selon des observateurs, la chance de parvenir à un consensus est grande cette fois, notamment avec la volonté commune de toutes les parties d’arriver à une solution. « Le Hamas s’inquiète des mesures israéliennes qui visent à réduire la superficie de la bande de Gaza, en même temps, il est nécessaire de mettre fin à la détérioration de la situation sur le terrain. Ceci explique la position du Hamas », explique Dr Tarek Fahmy, politologue et professeur de sciences politiques. Fahmy souligne qu’Israël a d’autres calculs liés notamment à ses relations avec Washington. « Netanyahu tente d’améliorer ses relations avec Biden avant sa visite prévue à Washington fin juillet. En plus, Tel-Aviv ne désire pas entrer avec Washington dans de nouveaux différends qui peuvent affecter les accords de ventes d’armes », souligne le politologue. En effet, l’exécutif américain a notifié le Congrès, mi-mai dernier, qu’il allait procéder à une livraison d’armes à Israël pour environ un milliard de dollars, une semaine après que Joe Biden avait menacé le 8 mai de limiter l’aide militaire américaine à son allié en raison de l’offensive majeure à Rafah. Ce paquet d’aide fait partie de l’immense plan d’aide américain à l’Ukraine, Israël et Taïwan, d’un montant total de 95 milliards de dollars, dont 13 milliards pour Israël, voté par le Congrès fin avril.

Parvenir à une trêve est également un objectif américain. Et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, la crainte que la guerre à Gaza ne prenne une dimension régionale, notamment avec l’escalade entre Israël et le Hezbollah libanais. Ensuite et surtout, des raisons internes au sein des Etats-Unis. « L’Administration américaine veut un accord permettant la libération des otages, notamment américains, et mettant fin à la guerre avant la présidentielle américaine de novembre prochain. Il ne faut pas oublier la vague de contestation due à la guerre contre Gaza au sein des Etats-Unis », explique le politologue. Car la guerre, qui a dévasté la bande de Gaza et qui dure depuis dix mois, a fait plus de 38 000 morts, en majorité des civils. Dans le territoire palestinien en proie à une catastrophe humanitaire, 1,9 million d’habitants de Gaza, soit 80 % de la population, sont à présent déplacés, selon l’ONU.

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