La troupe Panorama Barsha à Cannes.
Magda massoud, Haydi Sameh, Monika Youssef, Myriam Nassar, Lidya Haroune et Marina Samir ont réalisé un petit miracle. Elles se sont rendues à Cannes pour la première mondiale du documentaire égyptien Rafaat Aïni Lil Sama (les filles du Nil) de Nada Riyadh et Ayman El-Amir, qui a remporté l’OEil d’or du meilleur film documentaire. Ces jeunes filles, âgées de 21 à 24 ans, ont laissé derrière elles les traditions des habitants de la Haute-Egypte. Sur la Croisette, à Cannes, elles ont croisé un monde tout à fait différent. Fières de rencontrer un public venu du monde entier, elles se sont retrouvées en face-à-face avec les professionnels et les stars du cinéma. « Je suis fière d’être l’une des héroïnes du 7e art. Merci aux producteurs égyptien et français qui ont eu le courage et l’audace de faire confiance aux artistes en herbe du Saïd. Bravo à mes amies qui ont fait avec passion un métier dur, mais merveilleux. J’attends impatiemment la sortie du film en salle en Egypte à la fin de 2024 et à Paris en janvier 2025 », dit Lidya Haroune avec enthousiasme.
Le film retrace le parcours de la troupe de théâtre de rue Panorama Barsha (Barsha est un village de Minya, en Haute-Egypte, à 200 km du Caire). Dans leurs spectacles, ces artistes femmes abordent des sujets tabous dans une société conservatrice : le harcèlement sexuel, le mariage précoce, la violence familiale, l’éducation des filles et le planning familial, etc. Aujourd’hui, elles ont réussi à transmettre leur art au monde entier.
De retour de Cannes, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Ashraf Sobhy, a accueilli les jeunes filles dans son bureau. Il les a félicitées. « C’est grâce à vous que Barsha est devenu un village international », a-t-il dit.
Les médias en parlent encore. « C’est très excitant pour nous toutes. Nous sommes contentes, mais l’aventure ne s’arrêtera pas là, ce n’est que le début », confie aux médias Haydi Sameh qui rêve de devenir une grande comédienne. Elle raconte qu’elle a été obligée de quitter son fiancé car il était contre son voyage en France et sa participation au Festival de Cannes. « Avant de partir, je ne lui disais qu’une seule phrase : Vive le cinéma ! C’est le début de ma carrière artistique, non seulement en Egypte mais aussi sur le plan international. Donc, un grand adieu ! ».
Prochainement, le film sera projeté dans d’autres festivals et les actrices ambitieuses de la Haute-Egypte pourront certes aller encore plus loin.
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