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Alia Al Mahdi : Le plan annoncé par le premier ministre permettra de régler le problème du délestage

Dahlia Réda , Jeudi, 04 juillet 2024

Alia Al Mahdi, professeure d’économie à l’Université du Caire, revient sur l’urgence de remédier aux problèmes causés par le délestage de l’électricité.

Alia Al Mahdi

Al-Ahram Hebdo : Le gouvernement a annoncé la poursuite du délestage de l’électricité jusqu’à la mi-juillet. Comment percevez-vous cette décision ?

Alia Al Mahdi : Tout d’abord, il faut savoir que la canicule et ses répercussions représente un problème international dont souffre le monde entier. Plusieurs pays ont également dû prendre certaines mesures comme le délestage de l’électricité pour y faire face. Le problème des coupures de courant est qu’elles affectent l’activité macroéconomique, notamment celle des entrepreneurs, des commerçants et des petites et moyennes entreprises jusqu’aux usines. Plusieurs usines ont malheureusement été contraintes de fermer leurs portes en attendant la fin de cette crise, et par conséquent, le volume de production diminue. Par exemple, la production des usines de fer a baissé de 20 % et le secteur de l’électroménager s’attend à ce que la production des usines touchées par le prolongement du plan de réduction de la charge électrique diminue jusqu’à 40 %.

La valeur des actions des entreprises en Bourse a été également affectée. Les entreprises d’engrais sont fortement touchées par l’interruption des approvisionnements en gaz, ce qui a affecté leurs actions en Bourse, car le secteur des engrais contribue à hauteur de 8,6 milliards de dollars au PIB.

— Comment l’Etat peut-il, selon vous, remédier à cette crise ?

— Il faut absolument revoir le plan d’exportation du gaz égyptien, à un moment où le marché égyptien a absolument besoin de cette source d’énergie. Plus important encore, l’Etat doit absolument diversifier les sources énergétiques. Nous devons recourir à l’énergie renouvelable et propre, comme l’énergie solaire. L’élargissement dans ce secteur résoudra une grande partie du problème et évitera sa répétition durant les prochaines années. Plusieurs grandes villes dans le monde entier dépendent de cette énergie.

Un effort doit également être déployé par les citoyens en termes de consommation d’électricité, car il faut rationaliser la consommation. De même, nous pouvons commencer à recourir aux générateurs électriques dont dépendent beaucoup de pays en cas de coupure du courant. Ce moyen peut, en ces moments de crise, être très efficace pour les magasins et les petits commerçants, et même pour les immeubles.

— Comment évaluez-vous les dernières décisions prises par le gouvernement ? Sont-elles en mesure d’éviter l’aggravation de cette crise ?

— A mon avis, le plan annoncé par le premier ministre, qui consiste à importer pour 1,18 milliard de dollars de mazout et de gaz naturel, afin d’atténuer les pannes de courant, permettra de régler le problème du délestage. L’application de ce plan se reflétera également sur les prix et les taux d’inflation dans la prochaine période. Car plus la production baisse, plus l’inflation des prix s’installe. Un scénario que l’Etat tente sûrement d’éviter en ces moments délicats.

Cette importation de gaz peut donc remédier à la crise en cours. Mais le plus important est de prendre en considération les conditions climatiques et régionales qui ont conduit à cette crise, afin d’éviter sa répétition pendant les prochaines années. L’Etat doit absolument stocker le gaz naturel et surtout travailler à développer et à créer des alternatives durables.

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