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Une offre touristique variée

Dalia Farouq , Jeudi, 04 juillet 2024

L’Egypte développe de nouveaux produits touristiques, dans le but de promouvoir le secteur du tourisme.

Une offre touristique variée

Le Cairo city break

Alors que le concept de city break ou tourisme urbain est populaire dans le monde depuis plus d’une décennie, l’Egypte a récemment lancé ce produit touristique au Caire. Ce type de tourisme vise à faire de la capitale une destination dynamique et incontournable pour les longs week-ends. Les visiteurs auront l’occasion d’explorer de nombreux sites touristiques et archéologiques, offrant des expériences variées. Ce produit propose divers itinéraires présentant un riche patrimoine ancien, une profondeur culturelle et une énergie contemporaine, offrant aux visiteurs un mélange unique de sites couvrant les époques pharaonique, copte et islamique.

« Il n’y a pas d’autres villes qui puissent offrir à ses visiteurs des monuments de toutes les grandes civilisations à partir de 3 500 av. J.-C. comme Le Caire. Nous nous engageons à faire de cette ville une destination appréciée qui peut être visitée plusieurs fois ou au moins pour de longs séjours », a déclaré le ministre du Tourisme et des Antiquités, Ahmed Issa, lors d’une conférence de presse tenue pour lancer ce nouveau produit au Salon du tourisme de Berlin (ITB). Selon lui, le Cairo city break contribuera à prolonger la durée moyenne des séjours au Caire de trois ou quatre jours à environ 12 jours. Deux projets lancés pour promouvoir ce nouveau produit sont le centre d’accueil des visiteurs des pyramides de Guiza et les tours récemment restaurées et inaugurées dans la Citadelle de Saladin, au coeur du Caire islamique.

Le président de l’Organisme de la promotion touristique (ETA), Amr Al Qadi, souligne que le « short city break » est un produit touristique en expansion, notamment pour les voyageurs à la recherche de programmes de courte durée. Ce produit est appelé à croître en Egypte au cours des prochaines années, en particulier avec la disponibilité et l’intégration des trois principales composantes qui sont l’aviation, les établissements hôteliers et la création d’une expérience touristique unique. Avec les nouveaux travaux de réhabilitation effectués sur les sites touristiques, l’Egypte tient à développer les infrastructures touristiques, notamment les routes et les moyens de transport, et à augmenter la capacité hôtelière non seulement au Caire, mais également sur l’ensemble des destinations touristiques.

 Un grand intérêt accordé au tourisme médical

 Le tourisme médical est l’une des formes de tourisme les plus répandues à l’échelle internationale. Il attire les touristes vers des centres proposant des soins médicaux associés à des services hôteliers, ainsi que des traitements naturels basés sur des ressources telles que les sources d’eau minérale, les bains d’eau sulfureuse, la boue et le sable chaud. L’Egypte se positionne en tant que leader dans la promotion du tourisme médical avec ses deux volets distincts. Magdi Sélim, ancien vice-ministre du Tourisme et des Antiquités, souligne la différence entre le tourisme médical et le tourisme curatif. « Le premier est proposé dans des complexes associant hôpitaux, hôtels et médecins spécialisés, tandis que le second concerne des séjours visant la guérison ou la prévention de certaines affections à travers les éléments naturels de l’environnement », explique-t-il. Selon lui, l’Egypte détient un potentiel considérable dans le tourisme curatif, avec ses 1 450 sources d’eau minérale, puits naturels, bains sulfureux et sables chauds répartis à travers le pays, en faisant une destination privilégiée pour ce type de tourisme. Il ajoute qu’outre ces ressources, le pays compte 16 sites aux vertus thérapeutiques, notamment les oasis de Siwa, de Dakhla et de Kharga dans le désert occidental, Fayoum et Assouan dans la Vallée du Nil et Oyoune Moussa, Hurghada et Safaga sur la mer Rouge.

Concernant le tourisme médical, un rapport de l’Association mondiale du tourisme médical (MTA) publié fin 2023 classe l’Egypte à la 14e place parmi les 46 destinations mondiales du tourisme médical et au 4e rang dans le monde arabe après Dubaï, Abu-Dhabi et Oman. Conscient de l’importance économique du tourisme médical et curatif, le gouvernement égyptien déploie un plan de développement pour ce secteur. Une première station, « Naya Health Resort », a été inaugurée en février dans le village d’Al-Saf, au gouvernorat de Guiza, en vertu d’un accord entre l’Autorité générale d’investissement et les zones franches et le groupe touristique Maxim Investment. Le projet, évalué à 1,5 milliard de L.E., s’étend sur 16,8 hectares et combinera soins médicaux et hébergement pour les patients. « Le projet aura un impact significatif sur le développement économique de l’Egypte dans son ensemble », a estimé Hossam Heiba, directeur de l’Autorité générale d’investissement. Mohamed Karar, PDG du groupe Maxim, souligne, pour sa part, que le complexe hospitalier inclura cliniques, laboratoires, hôtels, restaurants, ateliers et espaces dédiés à des activités et manifestations culturelles contribuant significativement au développement économique du pays.

Dans une démarche de promotion du tourisme médical, les ministères du Tourisme et des Antiquités, de la Santé et de l’Emigration ont organisé en mars dernier une Conférence internationale sur ce thème. Cette dernière a mis en lumière les opportunités d’investissement dans le tourisme médical en Egypte, notamment en présence d’experts internationaux et de médecins égyptiens. « Il y a eu un échange des visions sur les capacités de l’Egypte dans ce secteur, en prenant en considération ses aspects hospitaliers et thérapeutiques », rapporte un communiqué du Conseil des ministres. « Cette conférence était une occasion pour discuter des programmes des institutions médicales dans ce secteur du tourisme et afficher les capacités de l’Egypte en matière de santé dans les deux secteurs, gouvernemental et privé », souligne Sélim.

Samih Amer, conseiller du ministère de la Santé pour le tourisme médical, explique que le chiffre d’affaires mondial du tourisme médical atteignait 130 milliards de dollars en 2022, avec des projections à hauteur de 300 milliards de dollars d’ici 2027. L’objectif de l’Egypte est d’augmenter ses revenus dans ce secteur à hauteur de 30 milliards de dollars, en s’appuyant sur les 27 hôpitaux accrédités internationalement dans le pays. « Une plateforme électronique sera également mise en place pour délivrer des visas spéciaux aux visiteurs venant en Egypte pour des traitements médicaux », a noté Amer.

 Développement du tourisme fluvial

 Prendre une croisière sur le Nil constitue un rêve non seulement pour les touristes du monde entier, mais aussi pour les Egyptiens eux-mêmes. Cette expérience demeure un attrait emblématique du tourisme en Egypte. Dans cette optique, le ministère du Tourisme s’engage dans un plan de développement visant à promouvoir ce produit et à accroître le nombre de touristes optant pour ce type de voyage. Le premier volet du développement du tourisme fluvial sur le Nil consiste à augmenter la capacité hôtelière actuelle, qui compte 15 752 chambres flottantes, dont 1 249 sont en fonction. Le ministre du Tourisme et des Antiquités, Ahmed Issa, explique que l’objectif est d’atteindre « environ 25 000 chambres d’hôtel flottantes d’ici 2030 ». Il souligne que le tourisme fluvial sur le Nil est un produit distinctif de l’Egypte, offrant un avantage compétitif et attirant de nombreux touristes du monde entier, connus pour leurs dépenses élevées. Le ministère collabore avec les autorités compétentes pour renforcer les règlements et les normes régissant les croisières et les Dahabiya, afin d’améliorer la qualité des services offerts aux touristes et de garantir une expérience unique, conforme aux normes de sécurité les plus élevées.

Selon Mohamed Amer, président du département des établissements hôteliers au ministère du Tourisme et des Antiquités, le plan de développement du tourisme fluvial sur le Nil vise également à surmonter les obstacles auxquels font face les professionnels du secteur. Le principal défi est de relancer les installations hôtelières flottantes actuellement inactives, pour augmenter rapidement la capacité hôtelière, développer les quais existant sur le Nil et en construire de nouveaux. « La coordination entre les différentes autorités responsables du tourisme fluvial est également un enjeu majeur, notamment avec le ministère du Développement local, des Transports et des Ressources hydriques », souligne Amer. La formation du personnel des établissements hôteliers flottants sur le Nil est un autre aspect essentiel du plan du ministère du Tourisme et des Antiquités pour favoriser le développement de ce type de tourisme. « Notre objectif est d’assurer une formation continue pour les employés travaillant sur les croisières, axée notamment sur la sécurité et l’hygiène. Par ailleurs, des programmes de formation intensifs sont mis en place pour les équipages de navigation, en collaboration avec l’Autorité générale des transports fluviaux », ajoute-t-il.

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