Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est soumis sous forte pression américaine pour signer l'accord de cessez le feu. Photo : AFP
Après que le président américain Joe Biden a renforcé ses pressions pour pousser Israël et le Hamas à accepter un accord de cessez-le-feu, les ministres d'extrême droite de la coalition du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont menacé, dimanche 2 juin, de renverser le gouvernement s'il mettait fin à la guerre à Gaza sans anéantir Hamas comme il l'a juré.
Le Cabinet de guerre se réunira à 20 heures, heure locale israélienne, avec la participation de l’équipe de négociation israélienne, vraisemblablement pour discuter en profondeur de l’accord de cessez-le-feu sur les otages présenté vendredi 31 mai par le président américain Biden, selon N12, la chaîne publique israélienne.
En tant que médiateurs dans le conflit, "le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte appellent conjointement le Hamas et Israël à finaliser l'accord sur la base des principes énoncés par le président Joe Biden (...), qui regroupent les exigences de toutes les parties", ont affirmé les trois pays dans un communiqué commun.
La feuille de route, annoncée par Biden, vise à parvenir, par étapes et sous conditions, à un cessez-le-feu permanent. La première étape serait un cessez-le-feu avec un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza pour une durée de six semaines.
L'arrêt des combats serait accompagné notamment de la libération de certains otages enlevés depuis le 7 octobre et retenus à Gaza, surtout les femmes et les malades, et de la libération des centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël. Les civils palestiniens retourneraient dans la bande de Gaza, y compris dans le nord de Gaza, et 600 camions des aides humanitaires seraient amenés quotidiennement dans la bande.
Dans la deuxième étape, le Hamas et Israël négocieront les conditions d'une cessation permanente des hostilités, les combats s'arrêtant tout au long de la période de négociation.
La troisième étape comprend un vaste plan de reconstruction de Gaza et le retour des dépouilles des détenus tués à leurs familles.
L’autorité a déclaré que « les membres de l’appareil de sécurité se sont tous opposés lors de la réunion du cabinet de guerre au refus de Netanyahu d’approuver la proposition initialement présentée par l’équipe de négociation israélienne ».
De son côté, le Hamas s'est contenté de dire qu'il considérait "positivement" la feuille de route annoncée par Biden, après avoir réitéré ses exigences d'un cessez-le-feu permanent et d'un retrait total israélien de Gaza avant tout accord, des conditions rejetées par Israël.
Netanyahu est lui pris entre deux feux. D'un côté, ses ministres d'extrême droite, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, ont menacé de quitter son gouvernement s'il allait de l'avant avec l'accord. De l'autre, des milliers d'Israéliens sont à nouveau descendus dans la rue de Tel-Aviv, samedi 1er juin pour exiger l’acceptation de la proposition de cessez-le-feu à Gaza et la libération des détenus. Ils ont exhorté les habitants d’Israël à descendre dans la rue pour s’assurer que Netanyahu n'entrave pas l’accord, et ont considéré ce que Biden a proposé comme un réel espoir.
Qualifiées de plus importantes manifestations depuis le 7 octobre, elles ont donné lieu à des affrontements entre la police et les manifestants, qui ont entraîné la blessure de 14 policiers et l'arrestation de deux manifestants, selon les médias locaux. Les manifestants réclamaient également le limogeage du premier ministre Benjamin Netanyahu.
Netanyahu a promis de détruire le Hamas. L’armée israélienne a lancé une vaste offensive qui a fait jusqu'à présent 36.379 morts, dont 95 ces dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé de Gaza.
Malgré les protestations de la communauté internationale qui s'inquiète pour les civils à Rafah, l'armée israélienne a progressé cette semaine jusqu'au centre de cette ville frontalière de l'Egypte.
Depuis le début de l'offensive sur Rafah, un million de personnes ont fui vers la zone côtière surpeuplée d'al-Mawasi, plus à l'ouest. La vie est devenue "apocalyptique" dans certaines zones du sud de la bande de Gaza, s'est alarmée l'ONU.
Celle-ci met en garde contre un risque de famine dans le territoire palestinien, où la majorité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés, et affirme qu'il n'y a plus de lieu sûr à Gaza.
Une réunion est tenue dimanche 2 juin en Egypte avec les Etats-Unis et Israël, selon les médias égyptiens.
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