La Turquie était au centre du Festival. Invitée d’honneur, son pavillon géré par le centre culturel Yunus Emre renfermait une quarantaine de pièces rares reflétant une large part de la culture euroasiatique du pays. « C’est la première fois que la Turquie coopère avec la Bibliothèca Alexandrina et participe à l’un de ses festivals », précise Ayman Mansour, directeur adjoint du département des projets privés à Beit Al-Sennari. Il ajoute que la Turquie rencontre les mêmes problèmes que
l’Egypte et souffre elle aussi d’un artisanat en voie de disparition. Le pavillon présentait des plats ornés, des vases précieux, un service à thé, des plaques de céramique ornées de la traîne traditionnelle de la mariée sans oublier plusieurs motifs représentatifs du Qaragose turc.
« Chacun des motifs qui ornent les pièces exposées révèle un symbole culturel ou traditionnel », détaille Shükran Yilmaz, coordinatrice culturelle et artistique au centre Yunus Emre. La tulipe — qui est le slogan de l’empire ottoman — orne ainsi la plupart des plats et des vases exposés. La grenade symbolise la bénédiction dansla culture turque. Les couleurs bleufoncé et rouge, composantes de toutes les décorations turques, symbolisent,
quant à elles, la mer et la force de l’empire. Parmi les motifs se distinguent
quelques derviches tourneurs avec leurs habits et leur fameux fez. « Cette tradition, qui s’est diffusée dans une grande partie du monde islamique, est originaire de Turquie. Le pionnier est Galaleddine Al-Roumi, inventeur du culte des derviches tourneurs » précise Yilmaz.
Chaque région de la Turquie possédait son propre artisanat, ses coutumes et ses traditions. Au Nord, la mariée
portait un grand chapeau en cuir incrusté d’or, au Nord-Ouest, une ceinture dorée. Mais la plupart de ces traditions ont disparu et ne persistent que dans certains villages.
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