Cette photographie montre une vue de la Cour internationale de justice (CIJ) lors d’une audience dans le cadre de la demande de l’Afrique du Sud sur un cessez-le-feu à Gaza à La Haye. Photo : AFP
Les mesures conservatoires prononcées par la Cour Internationale de Justice (CIJ), vendredi 24 mai, viennent ajouter à la pression internationale en faveur d'une trêve, après plus de sept mois de guerre.
La présidence palestinienne a salué les décisions de la CIJ et a appelé Israël à s’engager à les mettre en œuvre. Pour l'Autorité palestinienne, cette résolution représente un consensus international sur la nécessité d’arrêter la guerre.
Le Hamas a de sa part salué la décision de la CIJ ordonnant à Israël d'arrêter son offensive militaire à Rafah, tout en déplorant qu'elle ne concerne pas l'ensemble de la bande de Gaza.
Le Hamas a ajouté qu'il s'attendait à ce que la plus haute juridiction de l'ONU "prenne une décision pour mettre fin à l'agression et au génocide contre notre peuple dans toute la bande de Gaza, et pas seulement à Rafah".
"Ce qui se passe à Jabalia et dans d'autres zones du secteur n'est pas moins criminel et dangereux que ce qui se passe à Rafah", a affirmé le mouvement au pouvoir à Gaza depuis 2007 dans son communiqué publié sur Télégram.
Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, s'est réuni vendredi pour "consultation" avec plusieurs ministres de son gouvernement lors d'une conférence téléphonique à propos de la décision de la Cour internationale de justice ordonnant à Israël de stopper son offensive militaire à Rafah, a annoncé son bureau.
Les Affaires étrangères israéliennes ont indiqué à la presse qu'un communiqué était attendu sur cette décision.
Benny Gantz, rival politique à Netanyahu, a annoncé que son pays est déterminé à poursuivre les combats pour renvoyer les détenus à Gaza et assurer la sécurité. Et d'ajouter qu'Israël continuera à mener ses opérations "conformément au droit international".
Le vendredi 24 mai a connu une escalade des attaques sur Rafah et le reste de la bande assiégée.
D’autre part, à New York, le groupe arabe au sein du Conseil de sécurité s’est félicité de décision de la Cour internationale de justice d’obliger Israël de cesser ses opérations militaires dans la ville de Rafah et a réclamé à Israël d’exécuter immédiatement un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, tout en soulignant la nécessité de protéger les civils et le personnel des Nations-Unies dans la bande de Gaza.
Afrique du Sud salue
Pretoria a salué la décision "plus ferme" de la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye, qui a ordonné à Israël d'"arrêter immédiatement son offensive militaire" à Rafah.
"Il s'agit d'un ensemble de mesures provisoires beaucoup plus fermes dans leur formulation et d'un appel très clair à l'arrêt des hostilités", a déclaré la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, sur la chaîne nationale SABC.
La plus haute juridiction de l'ONU a ordonné vendredi à Israël d'arrêter son offensive militaire à Rafah, une décision susceptible d'ajouter à la pression internationale en faveur d'une trêve, après plus de sept mois de guerre.
La Cour a aussi ordonné à Israël de maintenir le passage de Rafah ouvert pour permettre un accès "sans restriction" à l'aide humanitaire.
L'Afrique du Sud, fervent défenseur de la cause palestinienne, a saisi fin décembre la CIJ, estimant que l'opération militaire israélienne à Gaza lancée en réponse à l'attaque du Hamas le 7 octobre s'apparentait à un "génocide".
Ce recours est encore en cours d'examen mais la CIJ a entre-temps ordonné à Israël de faire tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir tout acte de génocide et permettre l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Pretoria s'est de nouveau tourné à plusieurs reprises vers la CIJ, arguant que la situation humanitaire désastreuse à Gaza obligeait la cour à prendre de nouvelles mesures d'urgence.
Pandor a affirmé vendredi que l'accusation de génocide "se renforce jour après jour", tout en reconnaissant qu'il y a peu de chances qu'Israël tienne compte de la décision de la CIJ.
"Israël jouit d'une impunité depuis si longtemps qu'il ne se soucie pas de ce que dit la communauté internationale", a regretté la ministre, en enjoignant aux Nations-Unies et au Conseil de sécurité de l'ONU de prendre les mesures nécessaires pour faire respecter le droit international.
A Paris, des responsables des pays médiateurs se sont rendus pour pousser un accord de cessez-le-feu et un échange des otages.
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