Père William Sidhom est toujours vivant dans tous les recoins de l’association.
Le parcours du père jésuite William Sidhom (1948-2023) a inspiré le documentaire de Moustafa Al-Daly, intitulé Abou Al-Ahlam (le père des rêves). Celui-ci résume la trajectoire de cet homme de religion, ancré dans le monde de la culture égyptienne, ayant notamment fondé l’association Al-Nahda dans les années 1990.
Le travail sur le documentaire a commencé six mois avant le décès de William Sidhom en mai 2023. « Sameh Samy (directeur exécutif d’Al-Nahda) et moi-même, nous avons voulu documenter les activités du père William, très actif dans le domaine culturel », indique le réalisateur. Le film retrace son parcours depuis l’enfance, en passant par sa formation théologique et la gestion de l’association Al-Nahda, jusqu’à sa mort. « Il avait toujours des projets culturels en tête qu’il essayait de mettre sur les rails, et même quand il manquait d’argent, il essayait de faire avec les moyens du bord. Ses rêves n’avaient pas de limites, d’où le titre du documentaire. Un de ses rêves était de reconstruire le théâtre Nassibian incendié, et son rêve a vu le jour. On était tous dévastés, après l’incendie, mais il était constamment animé par l’espoir », souligne Al-Daly, ajoutant : « Le film n’est pas encore terminé. Je travaille toujours sur la troisième partie portant sur l’après son décès ».
Le père jésuite originaire de Garagos en Haute-Egypte a initié beaucoup de jeunes gens à la culture. Il croyait à la théologie de la libération et son mouvement sociopolitique répandu en Amérique latine, qui vise à rendre la dignité et l’espoir aux pauvres et aux exclus. Il disait souvent qu’il était un citoyen égyptien, épris de Nasser, qui rejetait le sionisme et partageait les idéaux de la Révolution de Janvier 2011. « Il ne se rendait jamais à la place Tahrir en tant que prêtre, mais en tant que citoyen égyptien. Il n’a jamais fait la prière à Tahrir, pensant que sa place était à l’église. Pour lui, les places publiques sont pour tout le monde », précise Reham Ramzy, directrice de l’école de théâtre de rue, Nas.
Ses idées continuent d’exister dans ses livres, alors que ses rêves sont incarnés par ses nombreux disciples.
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