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Mohamad Abdel-Aziz : La question du soutien à Al-Sissi n’a pas été tranchée

Héba Nasreddine, Mardi, 24 décembre 2013

Trois questions à Mohamad Abdel-Aziz, l’un des fondateurs du mouvement Tamarrod.

3 questions

Al-Ahram Hebdo : Certains membres du mouvement Tamarrod ont affirmé vouloir retirer leur soutien au ministre de la Défense, Abdel-Fattah Al-Sissi, s’il se présentait à la présidentielle. Pourquoi ?

Mohamad Abdel-Aziz : La question du soutien à Al-Sissi n’a pas encore été tranchée au sein du mouvement. Personne ne peut nier la grande popularité que Abdel-Fattah Al-Sissi a recueillie après la révolution du 30 juin 2013 et la destitution du président islamiste Mohamad Morsi le 3 juillet. Il a parfaitement joué son rôle en tant que membre de l’armée et défenseur de la patrie. Nous à Tamarrod, au même titre que des dizaines de millions d’Egyptiens, avons soutenu Al-Sissi dans sa lutte contre le terrorisme, proclamée le 26 juillet. Et nous le ferrons tant que les conditions politiques et sécuritaires du pays le nécessiteront. Laissez-moi vous affirmer que les déclarations émises par certains de nos collègues ne sont que des avis personnels qui ne reflètent pas la position définitive et officielle du mouvement. C’est vrai qu’il y a deux points de vue qui se contredisent. Certains insistent sur la nécessité d’avoir un président civil alors que d’autres préfèrent un militaire pour gérer le pays dans les conditions actuelles. Cette contradiction des points de vue ne signifie pas que Tamarrod est divisé sur Al-Sissi comme tendent à montrer les médias. Pour être clair, nous avons décidé de reporter les discussions sur cette question et de ne pas annoncer notre décision finale qu’après le référendum. A mon avis, beaucoup de choses peuvent encore changer après cette date.

— Cela signifie-t-il que vous n’avez pas encore décidé quel candidat vous soutiendrez pour la présidentielle ?

— Exactement d’autant plus que personne n’a encore proclamé officiellement sa candidature.

— Pensez-vous que la révolution soit sur la bonne voie ? N’avez-vous pas songé à fonder un parti politique ?

— Si nous respectons la feuille de route, la révolution ne déviera plus. Mais, malheureusement, le régime actuel a pris des décisions qui ne répondent pas aux revendications de la révolution. Il a fait promulgué la loi sur le droit de manifester, ce qui a conduit à l’arrestation d’un bon nombre d’activistes politiques. Ce n’est pas le moment convenable pour promulguer une telle loi. De plus, son contenu n’est pas en accord avec les principes de la révolution. Le Conseil national des droits de l’homme, dont je suis membre, a rédigé un mémorandum de 16 remarques sur cette loi et l’a présenté au Conseil des ministres. 90 % de nos remarques ont été rejetées sans la moindre justification. D’ailleurs, un groupe de Tamarrod a rencontré le président par intérim, Adly Mansour, à ce propos. Mais la loi a été maintenue. A mon avis, si le régime se montre intransigeant, il ne recueillera rien de positif.

Concernant votre question sur la possibilité de créer un parti politique, pour disputer les prochaines élections parlementaires, nous avons décidé de suspendre ce projet, étant donné le nombre de partis qui se trouvent aujourd’hui sur la scène politique. On parle de plus d’une centaine de partis créés depuis la révolution du 25 janvier 2011. Nous avons déjà trois candidats pour les législatives qui se présenteront en tant qu’indépendants. Nous allons coordonner avec une dizaine de partis et de mouvements politiques qui ont participé aux deux révolutions du 25 janvier et du 30 juin.

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