Après un an à l'Onu, Mahmoud Abbass n'a pas réalisé grand-chose pour la Palestine.
(Photo : AP)
La 68e Assemblée générale de l’Onu vient d’adopter une résolution faisant de 2014 l’Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien. Co-parrainée par plus de 30 pays, la résolution a reçu 110 votes pour, 7 votes contre et 56 abstentions, la résolution a appelé au déploiement de tous les efforts possibles pour aider le peuple palestinien et pour soutenir le processus de paix au Moyen-Orient, en vue de la réalisation de la solution à deux Etats basée sur les frontières pré-1967. D’autres résolutions au cours de l’Assemblée générale ont été adoptées, dont celle appelant Israël à cesser les constructions en Cisjordanie et à son retrait du plateau du Golan.
Des résolutions aussitôt rejetées par Israël, dont l’ambassadeur Ron Prosor a souligné que ces propos avaient « un goût de déjà-vu » et s’inscrivaient dans le cadre des sempiternelles accusations à l’encontre d’Israël. Prosor a ajouté que l’Onu « accepte systématiquement les doléances des Palestiniens et tous leurs caprices ».
Cela ne fait qu’un an que les Palestiniens ont vu leur statut rehausser au rang d’Etat observateur non membre. Jusqu’alors, ils n’étaient que simples observateurs. Mais qu’ont-ils fait de cette première année ? La Palestine a-t-elle vraiment profité de son nouveau statut ? Des questions qui s’imposent après une adhésion perçue comme « historique » par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
Pour Amany Al-Tawil, du Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, cette admission à l’Onu n’a jusqu’à présent rien apporté à la cause palestinienne : « La Palestine n’a réalisé en un an qu’un gain symbolique et diplomatique, mais rien de concret sur le terrain ».
« Dans les discours creux de l’Onu »
En effet, la Palestine n’aura voté qu’une seule fois en un an à l’Onu. En tant qu’Etat non membre, elle ne dispose théoriquement pas de ce droit. Pourtant, le 18 novembre dernier, la délégation palestinienne à l’Onu a participé pour la première fois à un vote de l’organisation, dans le cadre de l’élection d’un juge du Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) par les Etats membres de l’Assemblée générale. « C’est symbolique, mais c’est important, parce que cela montre que la communauté internationale, en particulier l’Assemblée générale, a hâte que l’Etat de Palestine devienne membre à part entière des Nations-Unies », s’est félicité Riad Mansour, chef de la délégation.
Pour Al-Tawil, « les Palestiniens n’ont participé qu’aux discours creux de l’Onu ». Depuis le premier jour à l’Onu, l’Autorité palestinienne a, en effet, décidé de ne pas recourir à d’autres démarches supplémentaires à l’Onu, dans l’attente de l’issue des négociations de paix conduites avec Israël depuis juillet dernier. Ces négociations sont censées durer 9 mois, soit jusqu’en avril 2014. En cas d’échec, le président de l’Autorité palestinienne a d’ores et déjà indiqué qu’il se réservait le droit de poursuivre les négociations à New York, pour que son pays atteigne un statut à part entière. Mais pourra-t-il vraiment le faire ?
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