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Géorgie: nouvelle manifestation attendue dimanche contre la loi sur l'influence étrangère

AFP , Dimanche, 12 mai 2024

​Une nouvelle manifestation est attendue dimanche soir devant le parlement à Tbilissi, en Géorgie, pour protester contre le projet de loi sur l'"influence étrangère" poussé par le gouvernement, au lendemain d'un rassemblement d'ampleur.

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Manifestation contre le projet de loi controversé "influence étrangère" à Tbilissi. Photo : AFP

Samedi, ils étaient déjà plusieurs milliers dans le centre-ville de la capitale géorgienne, dont de nombreux jeunes, à dire "Non à la loi russe !", en référence à ce texte inspiré d'une législation russe utilisée par le Kremlin pour réprimer les voix dissidentes. 

Le texte, initiative du parti du Rêve géorgien, du richissime Bidzina Ivanichvili, est vu comme un obstacle sur le chemin de la Géorgie vers l'adhésion à l'Union européenne, qui l'a vertement critiqué.

Le projet de loi doit passer très prochainement en troisième lecture au parlement et la présidente Salomé Zourabichvili, en conflit avec le Rêve géorgien, devrait y opposer son veto. Le parti au pouvoir dispose cependant d'assez de voix pour passer outre.

En cas d'adoption, la loi imposera à toute ONG ou organisation médiatique recevant plus de 20% de son financement de l'étranger de s'enregistrer en tant qu'"organisation poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère".

Le gouvernement assure que cette mesure vise à obliger les organisations à faire preuve de davantage de "transparence" sur leurs financements.

De nombreuses ONG dans le pays ont elles dénoncé le projet de loi, que M. Ivanichvili, 68 ans, défend avec conviction face à ce qu'il juge être "une pseudo-élite nourrie par un pays étranger".

Les manifestants, qui ont déjà organisé plusieurs rassemblements dans le centre-ville de Tbilissi ces dernières semaines, brandissant des drapeaux de la Géorgie et de l'Union européenne, voit eux la main de la Russie derrière le texte.

"Je suis prêt à me battre jusqu'à la victoire", a dit à l'AFP Anri Papidzé, un étudiant de 21 ans, venu manifester samedi.

- Fortes tensions -

La tension entre partisans et opposants au texte est montée d'un cran samedi, lors d'un rassemblement d'ampleur de ses détracteurs pourtant pacifique.

Car si l'opposition a montré son unité contre le texte, le parti au pouvoir ne semble à ce stade pas prêt à reculer, provoquant une énième crise politique dans ce petit pays du Caucase habitué aux remous.

Des représentants d'ONG ont affirmé avoir été menacés ou intimidés ces derniers jours, qualifiés d'"agents de l'étranger" par les plus fervents défenseurs de la loi.

En avril, lors de précédentes manifestations, la police avait dispersé la foule à coup de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc.

La loi sur "l'influence étrangère" avait d'abord été présentée par le Rêve géorgien en 2023. Mais des manifestations massives avaient déjà forcé le gouvernement à la mettre au placard.

Son retour, début avril, a créé la surprise et suscité la colère de nombreux Géorgiens, notamment les plus jeunes.

Ces troubles surviennent à quelques mois d'élections législatives, en octobre, considérées comme un test important pour la démocratie dans cette ex-république soviétique.

En décembre 2023, l'UE a accordé à la Géorgie le statut de candidat officiel, mais a déclaré que Tbilissi devrait mener des réformes de ses systèmes judiciaire et électoral, accroître la liberté de la presse et limiter le pouvoir des oligarques avant que les négociations d'adhésion ne soient officiellement lancées.

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