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Pain : Vers un système de distribution plus juste

May Atta , Mercredi, 08 mai 2024

Dans l’objectif de lutter contre les infractions concernant le poids de la galette du pain subventionné et non subventionné, le gouvernement étudie la proposition de vendre le pain au kilo. Explications.

Pain : Vers un système de distribution plus juste
Le gouvernement poursuit ses efforts pour prévenir les prix abusifs.

Une nouvelle proposition visant la vente du pain subventionné et non subventionné au kilo est actuellement en étude au sein du ministère de l’Approvisionnement. « Je suis favorable à la vente du pain au kilo tout en conservant le prix et les poids actuels des différentes galettes », a affirmé le président de la division générale des boulangeries, Abdallah Ghorab, ajoutant que « la vente du pain au poids aidera à résoudre le problème des plaintes des citoyens concernant le faible poids des galettes de pain dans certaines régions ». Il a expliqué que la proposition de vendre le pain au kilo attend toujours l’approbation du ministère de l’Approvisionnement, soulignant qu’elle contribuera à garantir le fait que les citoyens obtiennent le poids correct du pain à un prix équitable. « Un kilo de pain, pesant 1 000 grammes, pourrait contenir 10 galettes », affirme-t-il.

La proposition a été soutenue par le ministre de l’Approvisionnement et du Commerce intérieur, Ali Al-Messelhi, qui craint pourtant, selon ses récentes déclarations, « une charge supplémentaire sur les boulangers en raison du coût des balances sensibles ». « Mais s’il existe une entité qui fournit aux boulangeries des balances dont le coût sera payé en plusieurs versements, la décision sera prise », a-t-il assuré.

Cette proposition intervient dans le cadre des efforts déployés par le gouvernement pour renforcer la surveillance et prévenir les prix abusifs des produits de première nécessité, notamment le pain, qui représente l’un des éléments essentiels de l’alimentation des Egyptiens. Selon les spécialistes, tout abus exercé par les vendeurs dans le poids ou les prix de ces aliments peut avoir de graves conséquences pour les consommateurs.

Une baisse des prix

Depuis quelques semaines, le gouvernement entreprend des démarches pour faire baisser le prix du pain. La galette du pain non subventionné avait augmenté de 50 piastres en moyenne au début de l’année en raison de la hausse des prix mondiaux du blé. Mais le gouvernement a décidé à la mi-avril de baisser les prix du pain, suite à la baisse des prix mondiaux du blé et après la fin de la pénurie de dollars, et surtout avec le début de la saison de récolte du blé en Egypte qui commence à la mi-avril.

Comme l’explique Manal Ihsan, sous-secrétaire du ministère de l’Approvisionnement au gouvernorat de Qalioubiya (nord du Caire), le prix de la farine a connu une baisse d’environ 25 %. « Le prix d’une tonne de farine, qui avait atteint dernièrement environ 22 000 L.E., ne devrait pas dépasser aujourd’hui 16 000 L.E. En conséquence, le prix du pain non subventionné a baissé après la chute des prix du blé de 20 à 25 L.E. Après cette baisse, le prix d’une galette de pain de 80 grammes devrait coûter 1,5 L.E., une galette de 40 grammes coûterait 75 piastres et une galette de 25 grammes coûterait 50 piastres. En plus, la baguette (fino) de 35 grammes sera vendue à 1 L.E. et celle de 70 grammes à 1,5 L.E. », affirme Ihsan. Elle tient à souligner qu’en ce qui concerne le pain subventionné, et « malgré l’augmentation des prix de la farine et du blé durant les dernières années, le gouvernement a continué à vendre la galette au prix de 5 piastres. C’est un effort considérable et une charge financière importante qu’il ne faut pas négliger ».

Contrer les infractions

Toujours dans l’objectif de contrôler le marché et en attendant l’approbation de la vente du pain au kilo, le gouvernement a pris la décision, le 21 avril, d’appliquer certaines réglementations aux boulangeries qui vendent du pain non subventionné. Ihsan explique que « les employés du ministère de l’Approvisionnement qui n’avaient jusque-là que le droit de contrôler le poids de la galette de pain dans les boulangeries du pain subventionné, peuvent, depuis le 21 avril, appliquer ce contrôle sur les boulangeries qui vendent le pain non subventionné ». Et d’ajouter : « Le gouvernement est bien conscient que les boulangeries essaient de diminuer (même après la diminution du prix de la farine) le poids de la galette de pain. Il s’agit de la plainte principale de la majorité des citoyens ».

Suite à cette décision, les inspecteurs du ministère ont dorénavant le droit de demander aux boulangeries de peser la galette, et si elle n’est pas conforme au poids précisé par le ministère, ce dernier a le droit de fermer la boulangerie pour deux mois et son patron peut être arrêté et emprisonné pour un an. Ce n’est pas tout, explique Ihsan, chaque citoyen a également le droit de peser la galette qu’il a acheté et de présenter une plainte auprès du ministère en cas d’infraction.

Pointant quelques aspects négatifs de cette décision, Ihsan explique que « le problème est que le gouvernement n’a jusqu’à présent pas engagé les patrons des boulangeries à la nécessité de posséder une balance dans leurs boulangeries », ajoutant que « les procédures légales prennent du temps avant que la décision de fermer la boulangerie ou de sanctionner son patron ne soit prise. En outre, les employés du ministère qui se chargent de contrôler les boulangeries ne sont pas nombreux, ce qui rend la mission plus difficile ». Raison pour laquelle, « l’application de la proposition de vendre le pain au kilo contribuera à surmonter ces problèmes et sera largement plus pratique », conclut-elle.

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