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Territoires occupés : Israël maintient la pression

Maha Salem , Mercredi, 24 avril 2024

Alors que l’espoir d’une trêve s’amenuise, la situation reste extrêmement tendue tant à Gaza, où Israël se prépare à une opération à Rafah, qu’en Cisjordanie, où il multiplie ses opérations.

Territoires occupés : Israël maintient la pression
Des soldats israéliens opèrent lors d’un raid dans le camp de Nour Shams à Tulkarem en Cisjordanie le 20 avril.

Alors que les yeux étaient tournés vers l’Iran et Israël ces deux dernières semaines, la situation en Cisjordanie est de plus en plus tendue, la guerre contre Gaza se poursuit sans répit et les tentatives d’apaisement piétinent. C’est dans ce contexte que le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, s’est rendu cette semaine en Turquie, en quête d’un quelconque soutien. Accompagné par Khaled Mechaal, l’un des principaux dirigeants du Hamas, Ismaïl Haniyeh s’est entretenu avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, ainsi qu’avec le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, et le chef des services de renseignements (Mit), Ibrahim Kalin.

La visite des responsables du Hamas à Istanbul intervient alors que les médiations jusque-là menées n’ont pas réussi à parvenir à une trêve et à arrêter l’agression israélienne sur la bande de Gaza. Cependant, malgré ses liens étroits avec le Hamas et Israël (au niveau économique), la Turquie a été écartée jusqu’à présent de toute médiation. « L’Egypte et le Qatar, qui mènent la médiation, possèdent des cartes de pression sur le Hamas tout en entretenant de bonnes relations avec les alliés d’Israël. Pour autant, la médiation n’a pas abouti pour le moment. Or, le rôle de la Turquie dans ce sujet est déjà limité. Elle n’a pas de cartes de pression. Même si la Turquie, qui se veut le fer de lance du soutien à la cause palestinienne, apporte un appui solide et constant aux responsables du Hamas, elle s’est trouvée écartée de la médiation entre Israël et le mouvement palestinien », explique Dr Ahmed Youssef, analyste au Centre des études arabes et africaines.

Or, pour le moment, aucune médiation ne semble pouvoir aboutir alors que sur le terrain, la situation reste inflammable. Que ce soit en Cisjordanie ou à Gaza. Dans la bande de Gaza, notamment à Rafah, les raids se poursuivent sans relâche et l’armée israélienne dit préparer « les prochaines étapes de la guerre » contre le Hamas. Selon la Défense civile de Gaza, des frappes israéliennes sur deux maisons de Rafah, dans le sud, ont fait, pour la seule journée du dimanche 21 avril, au moins 16 morts au total. Le ministère de la Santé du Hamas a dénombré 48 morts en 24 heures à travers le territoire. Rafah, où sont massés environ un million et demi de Palestiniens, vit sous la menace d’une offensive terrestre qu’Israël a promis de lancer pour vaincre le Hamas. Pourtant, vendredi, les pays du G7 avaient exprimé leur opposition à « une opération militaire d’ampleur à Rafah », tout en dénonçant le « nombre inacceptable de civils » tués à Gaza.

Tulkarem, le petit Gaza

Quant à la Cisjordanie occupée, la tension y est à son comble. Une quinzaine de personnes ont été tuées ces derniers jours des raids menés sur le camp de Nour Shams, à Tulkarem. Le raid de Nour Shams s’inscrit dans un contexte d’intensification de la violence en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza déclenchée par l’attaque du Hamas du 7 octobre sur le sol israélien. Au moins 484 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou des colons en Cisjordanie depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Depuis le début de la guerre en effet, les exactions israéliennes en Cisjordanie se multiplient. A tel point que l’Union Européenne (UE) a imposé vendredi dernier des sanctions à quatre colons israéliens et à deux groupes de militants israéliens « extrémistes » pour des violences commises contre des Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem. Ces violations incluent « des actes de torture et d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que la violation du droit à la propriété et du droit à la vie privée et familiale des Palestiniens en Cisjordanie », a expliqué le Conseil de l’UE dans un communiqué. Les sanctions prévoient le gel des avoirs et l’interdiction de visas.

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