Les Egyptiens sont appelés à se prononcer les 14 et 15 janvier sur la Constitution.
L'abstention est passible d'une amende de 500 L.E.
Le président par intérim Adly Mansour a annoncé samedi dernier les dates du référendum sur la nouvelle Constitution. Celui-ci sera organisé les 14 et 15 janvier. 53 377 000 électeurs sont appelés à se rendre aux urnes pour prendre part au vote qui se déroulera sur deux jours, dans 14 000 bureaux de vote répartis sur l’ensemble du territoire. Le scrutin sera placé sous surveillance judiciaire. «
L’Egypte avance sur la juste voie afin d’appliquer la feuille de route approuvée par des millions d’Egyptiens après la révolution du 30 juin », a déclaré Adly Mansour. Selon lui, la nouvelle Constitution a réalisé des progrès en matière de libertés, de droits de l’homme et d’équilibre des pouvoirs. «
C’est le point de départ pour construire les institutions d’un Etat démocratique moderne », a souligné le président intérimaire. Le référendum intervient dans un climat politique tendu, perçu par la plupart des forces politiques comme une étape décisive dans le processus de transition de l’après-Morsi. Il sera suivi des élections présidentielle et législatives.
La confrérie des Frères musulmans et ses alliés ont annoncé qu’ils boycotteraient le scrutin. Les partis de gauche, les libéraux et les salafistes ont décidé, eux, de voter « Oui ». Le référendum se pose comme un test pour la légitimité du 30 juin. « Une participation massive des Egyptiens au référendum donnerait une grande légitimité à la révolution du 30 juin », confie Hassan Nafea, politologue. Le camp du « Oui » ne veut pas donner la chance aux ennemis du 30 juin de gâcher la transition. C’est dans ce contexte que le mouvement Tamarrod a annoncé le lancement d’une campagne baptisée « Oui pour participer au vote sur la Constitution » destinée à inciter les citoyens à prendre part au référendum. « Cette Constitution n’est pas la meilleure, mais elle répond à la plupart des revendications de la population en matière de justice sociale, de droits et de libertés, et ce, en dépit de quelques réserves sur certains articles se rapportant aux tribunaux militaires », affirme Tamarrod sur sa page Facebook.
Face aux tentatives de « diabolisation » des Frères, plusieurs partis ont décidé d’organiser des campagnes pour sensibiliser la population à l’importance de participer au référendum. Mohamed Salmawy, porte-parole du comité des 50, a mis en garde contre de fausses copies de la Constitution que les Frères tenteraient de faire mettre en circulation pour influencer négativement le vote. Parallèlement, le gouvernement entend renforcer le dispositif de sécurité pour faire face à toute tentative de sabotage. Le général Abdel-Fattah Al-Sissi, ministre de la Défense et vice-premier ministre, a déclaré dimanche que les forces armées participeront avec la police à la sécurisation du référendum. Il s’est engagé à faire face à « toute tentative de semer le chaos et la violence pendant le vote ».
Le ministère de l’Intérieur a, de son côté, annoncé le déploiement de 150 000 officiers et soldats, ainsi que des unités des forces spéciales pour sécuriser les installations vitales et les bureaux de vote. Des dispositions destinées à faire face à d’éventuels actes de violence de la part des partisans de Morsi. « Le but des Frères musulmans est de faire avorter la feuille de route, et pour atteindre ce but ils useront de toutes les armes illégitimes dont la violence, l’argent et les rumeurs. L’Etat est au courant de leurs complots et prendra toutes les mesures nécessaires pour y faire face », a déclaré le premier ministre, Hazem Al-Beblawy.
Mais pour Nafea, sans une participation massive de la population, les mesures de sécurité intenses ne suffiront pas pour assurer la réussite du référendum. « Il ne s’agit pas d’un simple vote sur une Constitution mais sur tout un processus politique. Une participation massive à ce référendum et un résultat positif crédibiliseront la révolution du 30 juin 2013 — la destitution de Morsi— et donneront une légitimité à la feuille de route », explique Nafea.
Sur un autre volet, la Haute Commission électorale examine actuellement 27 000 demandes de supervision du référendum présentées par 69 ONG locales, alors que 6 ONG internationales ont été autorisées à suivre le déroulement du vote.
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