Pour la première fois à l'Université de Mansoura, les manifestantes étaient cagoulées.
L’Université de Mansoura est l’un des établissements régionaux qui, depuis sa création au début des années 1970, a toujours été d’un grand calme, permettant aux étudiants de se consacrer pleinement à leurs études et recherches. L’année dernière, l’université a même obtenu la 96e position sur les 100 meilleures universités fondées ces 50 dernières années dans le monde. L’université comprend 18 facultés et 11 centres médicaux spécialisés, dont le plus célèbre est le centre de chirurgie rénale, le meilleur du Proche-Orient dans le domaine de la greffe rénale.
Mais ces derniers mois, l’université a été le théâtre de défilés estudiantins de la confrérie. Les événements ont atteint leur apogée le 12 novembre dernier quand des accrochages violents ont eu lieu entre 500 étudiants partisans du président déchu Mohamad Morsi et d’autres soutenant l’armée et la police. Le campus universitaire compte 105 000 étudiants, 7 000 membres enseignants en plus de 15 000 étudiants en cycles supérieurs, alors que les affiliés aux Frères musulmans ne comptent pas plus de 5 % de ces effectifs.
Lors de ces accrochages, 99 blessés dont 17 membres de la sécurité administrative de l’université ont été dénombrés. Les partisans de la confrérie ont usé de cocktails Molotov, bâtons, cailloux, et armes blanches sans compter leur mise à feu de bureaux de la sécurité administrative et les dégâts sur les portails, des trottoirs et les insultes contre l’armée et la police inscrites sur les murs. Certains semeurs de troubles sont même montés sur le toit de la faculté d’ingénierie, ont cassé des vitres et les ont jetées sur les étudiants étrangers aux manifestations, semant la terreur. La police a arrêté 21 étudiants responsables de ces actes, identifiés grâce aux caméras de surveillance de l’université.
Après le verdict du tribunal d’Alexandrie condamnant à la prison « les étudiantes de 7h du matin », des incidents se sont produits. Environ 1 000 étudiants ont manifesté à l’intérieur de l’université.
Après, ils se sont précipités vers la rue Al-Gomhouriya. Plusieurs policiers ont été blessés, en plus de 9 autres personnes. La police n’a été en mesure de maîtriser la situation qu’après le lancement de bombes lacrymogènes.
Les Frères dominent
Selon certains observateurs, les événements de l’Université de Mansoura s’expliquent par le fait que les doyens d’université sont désignés par vote, et certains professeurs membres de la confrérie se sont retrouvés à ces postes pendant l’année de pouvoir de Mohamad Morsi. De plus, après la révolution du 25 janvier 2011, les étudiants membres du groupe des Frères musulmans avaient remporté les élections des unions estudiantines, ce qui leur a permis de dominer toutes les activités à l’intérieur de l’université.
Le colonel Saïd Emara, directeur du service des investigations criminelles à Daqahliya, déclare : « En cas de violence, les policiers doivent pénétrer à l’intérieur de l’université pour arrêter les étudiants auteurs de violences ». Selon lui, les conseils de discipline ne sont pas suffisants. Un avis que partage le colonel Mohamad Ossama Al-Senoussi, directeur de la sécurité administrative à l’Université de Mansoura, qui assure que les forces de sécurité administrative ne dépassent pas 160 personnes, un chiffre insuffisant pour empêcher la violence des Frères musulmans.
L’objectif de tous ces actes est de semer le chaos et le désordre dans ces universités avant l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution alors que désormais, les familles craignent l’envoi de leurs fils et filles à l’université.
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