Ziad Abu Amr (R), Représentant spécial du président palestinien, s’exprime aux côtés du vice-Premier ministre jordanien et ministre des Affaires étrangères Ayman Safadi lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies au siège de l’ONU à New York. Photo : AFP
Un statut d'Etat membre à part entière de l'ONU "allégerait une partie de l'injustice historique" qui pèse sur les Palestiniens, a plaidé jeudi un haut responsable de l'Autorité palestinienne à quelques heures d'un vote du Conseil de sécurité sur cette question.
"Accorder à la Palestine une adhésion pleine et entière aux Nations unies allégerait une partie de l'injustice historique subie par des générations de Palestiniens", a déclaré Ziad Abu Amr devant le Conseil de sécurité.
Après une certaine confusion, le vote sur la demande d'adhésion des Palestiniens est désormais programmé jeudi à 17H00 (21H00 GMT), selon la présidence maltaise du Conseil.
L'admission d'un Etat à l'ONU doit d'abord recevoir une recommandation positive du Conseil (au moins 9 voix sur 15 en faveur, sans veto d'un membre permanent), puis être approuvée par l'Assemblée générale, à la majorité des deux-tiers.
Mais les Etats-Unis, qui n'hésitent pas à faire usage de leur droit de veto notamment pour protéger Israël, ne cachent pas leur hostilité face à l'initiative des Palestiniens, qui ont depuis 2012 le statut inférieur "d'Etat non membre observateur".
Ils estiment notamment que l'ONU n'est pas le lieu pour la reconnaissance d'un Etat palestinien, qui devrait selon eux être issu d'un accord entre Israël et les Palestiniens.
La démarche palestinienne apparaît ainsi vouée à l'échec.
"Comment le statut d'Etat membre de la Palestine pourrait-il (...) mettre en danger les perspectives de paix entre Palestiniens et Israéliens?", a lancé Ziad Abu Amr.
"Cette question, nous la posons spécifiquement aux Etats-Unis et à d'autres pays" qui s'y opposent, a-t-il ajouté.
Notant qu'une telle adhésion pleine et entière ne remplacerait pas "des négociations politiques sérieuses" avec Israël, il a estimé qu'elle donnerait au peuple palestinien un "espoir d'une vie décente dans un Etat indépendant".
L'ambassadeur israélien à l'ONU Gilad Erdan a de son côté une nouvelle fois fustigé le simple fait que le Conseil examine cette requête qu'il a jugée "immorale".
"Un Etat pacifique, quelle blague!", a-t-il lancé, en référence à la Charte de l'ONU qui stipule qu'une des conditions pour adhérer aux Nations unies est d'être un Etat "pacifique".
Le gouvernement israélien s'oppose à la solution à deux Etats, défendue par une grande majorité de la communauté internationale, dont les Etats-Unis.
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