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Du génocide au miracle économique

Abir Taleb , Mercredi, 17 avril 2024

Reparti de zéro après le génocide, le Rwanda a connu une croissance économique majeure. Mais ses ambitions, encore grandes, risquent d’être entravées par l’instabilité régionale.

Du génocide au miracle économique

Qui dit Rwanda, dit génocide. Mais qui dit Rwanda, dit aussi miracle économique. Le Rwanda brille par ses performances économiques. La capitale Kigali offre l’image d’une ville durable, réputée pour sa propreté et son ordre, véritable vitrine du développement du pays. Cela grâce à une politique de développement menée par Paul Kagame, qui dirige le Rwanda depuis trente ans. C’est lui qui a mis un terme au génocide. Ensuite, il a tenté de gommer la notion d’ethnicité, afin de promouvoir une conscience nationale commune.

Sur le plan économique, il a su orienter les aides internationales pour augmenter le niveau de vie : le PIB par habitant progresse ainsi de 5 % par an depuis 15 ans. Sa gouvernance, admirée mais aussi critiquée, a permis à ce petit pays enclavé de renouer avec une croissance robuste grâce à des investissements publics massifs : de l’ordre de 7 à 8 % depuis 20 ans. Sur le plan social, le Rwanda est l’un des deux pays d’Afrique à avoir atteint les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en matière de santé. La mortalité infantile et maternelle y est en forte baisse, l’espérance de vie a doublé depuis 2001, le taux de scolarisation au primaire est de 98 % et le pays est au 29e rang mondial pour l’attractivité des affaires. De même, le Rwanda a lancé en 2022 une stratégie quinquennale sur la fintech avec l’objectif de faire de Kigali un centre de fintech sur le continent.

Malgré ces prouesses, le Rwanda est encore l’un des pays les plus inégalitaires d’Afrique subsaharienne. Le coefficient « Gini », qui mesure les inégalités, y est le plus élevé de la Communauté d’Afrique de l’Est après le Soudan du Sud. Autre bémol, 45 % des revenus du pays dépendent encore de l’aide internationale.

Le Rwanda aspire néanmoins à devenir une économie à revenu intermédiaire d’ici 2035 et à rejoindre les pays à revenu élevé à l’horizon 2050. Il entend concrétiser cette ambition à travers une suite de Stratégies Nationales pour la Transformation (SNT-1) d’une durée de sept ans, qui reposeront sur des plans sectoriels détaillés orientés vers la réalisation des Objectifs de développement durable.

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